Apocalypse ➸ Supermarché

C'est la merde dehors, vous le savez, les grognements à l'extérieur depuis des heures, des jours, des semaines. Qui sait, le temps passe, et file. Pourtant vous voilà coincé dans un supermarché en périphérie de New York. Ce qui vous a amené là ? Peut-être est-ce là que vous faites vos courses habituellement. Peut-être qu'avec ses zombies partout votre quartier habituel est déjà envahi. Peut-être simplement, cherchez-vous à fuir la ville et le pays et vous vous retrouvez ici par hasard. Sachez juste que vous n'êtes pas seuls, non vous serez cinq âmes à être coincés là. Vous vous pensez un peu en sécurité barricadés derrière des vitres blindées du market, mais le serez-vous encore longtemps. Car qui dit plusieurs personnes ici, dit forcément plus de bruit et donc plus de zombies attirés. Mais peut-être que le danger ne vient même pas de ses monstres. Peut-être que l'un de vous refusera de partager les quelques vivres qui semblent rester ici. Un conseil alors, restez sur vos gardes.

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Elle a la bouche pâteuse. Elle finit par ouvrir un oeil. Puis un second. Et elle remarque le plafond. Non. Ruby pensait que c'était ... que c'était un fichu rêve. Un fichu cauchemar. Mais le cauchemar, c'est la réalité. Oui. Deux semaines que c'est une véritable galère. Deux bonnes semaines. D'abord, ça a juste commencé par quelques personnes qui se sont rendues à l'hôpital parce que ça n'allait pas bien. Et bien vite, ça a dégénéré. Ruby se souvient encore devoir faire ses affaires en vitesse. C'est Alex, qui a déboulé dans son appartement. Qui lui a conseillé de se tirer, rapidement. Qu'il pouvait pas l'aider, là, tout de suite, parce qu'il fallait qu'il aille rejoindre sa copine mais et qu'il fasse, en même temps, son boulot de flic. Mais qu'il pouvait venir avec elle. En fait, il lui a même fortement conseillé de venir avec elle. Sauf que la jeune femme, elle n'en a fait qu'à sa tête. Oui. Elle l'a pas envoyé sur les roses. Disons que ... Disons qu'elle a dit qu'elle arriverait à se débrouiller. Et puis, elle, elle voulait retrouver sa soeur. Loin de se douter qu'en fait ils cherchaient, tous les deux, à retrouver la même personne, à savoir Juliet. Si elle avait su ... Si elle avait su, elle aurait fait en sorte de rester avec Alex. Ca aurait été plus simple pour elle. Oui.

Ne trouvant pas Juliet, ce fameux soir, elle s'est tirée. Non sans laisser d'innombrables messages à sa soeur. Mais avec les infrastructures et avec tous les zombies en ville, pas mal ... pas mal d'antennes relais ont dû être détruites. C'est ce qu'elle s'est dit en tout cas. Elle n'est pas certaine des vraies raisons sur comment et pourquoi Juliet n'a rien répondu. Elle espérait juste que ça aille bien pour elle. Qu'elle était en forme. Et en sécurité. Maintenant, elle pense à sa survie. Elle a roulé, dans sa voiture, un moment. Jusqu'à ce qu'elle pense s'arrêter pour faire le plein. Piller un peu et récupérer de la bouffe, tout comme les autres ont pu le faire. Pas fière. Seulement, une fois qu'elle est rentrée dans le supermarché, elle n'a pas pu en ressortir. Pour la simple et bonne raison qu'un connard en a profité pour lui piquer sa voiture. Et s'aventurer à pied, toute seule dans la rue, c'était pas forcément une bonne idée. Voilà pourquoi elle fait du camping depuis six jours maintenant dans le supermarché. Et ça l'enchante pas plus que ça. Mais c'est pas vraiment comme si elle avait véritablement le choix à dire vrai. Non. C'est même ... tout le contraire. Elle soupire quelque peu tandis qu'elle se met assise. Elle aime pas être ici. Elle aime clairement pas être là. Mais elle n'a pas réellement d'autre choix, non ?

Elle baille, se réveillant doucement, Barbie s’étire avant de sortir de son lit. L’esprit encore embrumé, elle n’a pas bien dormi. Comme tous ces derniers jours qui viennent de s’écouler. Depuis 15 jours, c’est la folie en ville. Et pas cette folie qui y régnait jusque là, cette folie des gangs. Cette folie qu’elle aimait voir, qui amusait la Barbie, cette licorne sous acide qu’elle semble être. Fouillant dans ses placards, elle n’a plus rien à manger. Elle s’approche des fenêtres pour regarder la ville. Elle n’a pas le choix, elle va devoir sortir si elle veut se remplir la pense. Elle n’a aucune envie d’aller courir en ville. De risquer sa vie pour quelques chips et biscuits qui restent mangeables. Même si elle a toujours aimé jouer avec sa vie, avec cette adrénaline qu’elle peut ressentir quand elle défi la loi, désormais, ce n’est plus la même chose ! C’est du chacun pour soit. La survie n’est plus la même depuis que les premiers infectés ont commencé à se transformer en monstres affamés. Ces monstres se jetant sur les gens pour les dévorer. Barbie a comprit qu’il se passait un truc grave quand elle a vue sa voisine du quatrième se jeter sur le beau gosse du troisième pour lui arracher un morceau de chaire. L’homme lui hurlant de l’aider, aussi beau qu’il l’était, Barbie l’a laissé là ! La jeune femme connaît bien le film de zombie et elle sait que lorsque les gens se font mordre, il est déjà trop tard pour eux. Barbie, elle a préféré tourner le dos à tout le monde. Le seul avec qui elle aurait fait son bout de chemin, elle ne le retrouve pas. Son Sulli… Mais pourquoi elle pense à lui alors qu’il en va de sa vie ? Ce qu’il peut l’énerver ce gars ! Mais ce qu’elle peut aimer ce qu’ils font quand ils se retrouvent tous les deux au lit.

Prenant cet appartement dans lequel elle se cache depuis quelques jours, elle fait comme chez elle, les propriétaires sont probablement morts ou ont fuit la ville, alors ils ne lui en voudront pas qu’elle reste là. Qu’elle ai vidé le peu de nourriture qu’il le restait et qu’elle leur pique quelques affaires pour avoir de quoi se changer. Et si elle prend les fringues de la pauvre femme qui vivait là, et qu’elle n’hésite nullement à s’approprier ce qu’elle trouve par ici, elle n’a plus de déodorant et ça c’est embêtant, car Barbie aime bien sentir bon et c’est un luxe ces derniers jours ! Elle ne va pas avoir le choix, Barbie va devoir quitter cet appartement. Dommage, car elle aimait bien être ici. Elle se serait bien vue vivre là plus longtemps ! Mais seule, elle sait que c’est dangereux pour elle. Équipée, elle scrute cette porte qu’elle doit franchir, elle n’a plus le choix ! Un sac à dos sur les épaules avec de quoi se changer, une arme fabriqué par ses soins, un simple couteau scotché sur un manche à ballet, elle ne va pas aller bien loin avec ça… Mais elle a fait avec les moyens du bord. Elle devra s’arrêter dans un endroit pour se trouver quelque chose de mieux, car si elle veut s’en sortir, ce n’est pas avec ça qu’elle va tuer du zombie la belle Barbie ! Elle quitte l’immeuble, s’aventurant dans les rues désertent de la ville. C’est si étrange de voir New-York ainsi. Elle se rend à la supermarché du coin, quelques rues plus loin. Poussant doucement les portes pour faire les moins de bruit possible, elle les passent, sa pseudo arme en avant, elle avance dans l’allée principal. Barbie a le coeur qui bat si vite !

Elle tourne la tête. Elle soupire. La vie est vraiment pas marrante depuis quelques temps. Non. Dehors, c'est la merde. Dehors, c'est l'apocalypse. Dehors, les gens meurent. Et ils se relèvent pour essayer de bouffer les vivants. Et honnêtements, c'est pas l'éclate. Mais clairement pas. Et Juliet lui manque. Sa soeur lui manque terriblement. Là, tout de suite, elle donnerait tout ce qu'elle a pour pouvoir la serrer dans ses bras. Et elle donnerait tout, également, pour que Liam soit là. Sauf que son frère a trépassé bien avant cette connerie. Elle se demande bien d'où est parti le virus. Ce qui s'est passé. Mutation ? Anomalie ? Fait de l'homme ? Tant de questions. Tant de questions auxquelles elle n'aura jamais de réponse. Non. Mais passons.

Ruby passe une main dans ses cheveux. Elle penche la tête légèrement sur le côté et elle soupire. Pourquoi ... pourquoi faut-il que ça soit autant la merde ? Pourquoi les morts ... ne peuvent pas rester morts ? Est-ce qu'elle aurait saisi sa chance si jamais ... si jamais ça avait pu ramener son frère ? Non. Elle n'en aurait rien fait. Parce qu'il se serait contenté de vouloir la bouffer. Merci. Mais non merci. Elle soupire. Une nouvelle fois. Elle tourne la tête quand elle entend du bruit. Elle pensait que les portes du supermarché était bien verrouillée. Mais il faut croire que ce n'est pas le cas. Elle fronce des sourcils. Ils sont plusieurs dans le coin. Elle n'est pas toute seule. Non. Mais les autres sont encore en train de dormir. Donc ... Donc y'a forcément quelqu'un. Ou quelque chose.

Elle attrape la batte de base-ball. Elle ferait pas de mal à une mouche. Mais si jamais ... si jamais on cherche à l'agresser ou bien à la bouffer, elle se défendra. Oui. Elle ne restera pas les bras croisés à attendre que son heure arrive. "Qui est là ?" Elle s'avance. Pas rassurée pour un sou. Mais elle fait la fière. Au pire, elle pourra toujours crier pour rameuter la cavalerie, non ?

La ville est tellement calme, Barbie n’aime pas ça. Elle n’aime pas voir ces rues désertent, ces rues habituellement pleine de monde. Des gens qui se bousculent, se regardent à peine. Des gens qui ne se voient même pas. Là, Barbie ne peut pas faire semblant de ne pas voir ce clochard qui mendie, ou sourire discrètement en voyant un beau garçon passer à ses côtés, faire en sorte d’attirer son attention, ni même grimacer en entendant les cris d’un enfant pleurnichard. Tout cela lui manque ! Elle avance, comme si la ville lui appartenait. Mais elle n’avance pas sereinement. Méfiante, elle reste sur ses gardes, se retournant qu moindre bruit qu’elle entend. Barbie n’est pas du genre peureuse, mais elle n’a aucune envie de faire la fille trop fière qui n’a peur de rien et qui se moque de tout dans ces conditions, elle n’a aucune envie de jouer l’inconsciente et de prendre le risque de voir un de ces monstres lui sauter dessus pour la dévorer. Le teint verdâtre décomposé ne lui conviendrait pas du tout ! Autant dans ses cheveux, ça ne lui pose aucun problème, autant sur son visage avec des morceaux de peau qui partent en lambeau, elle ne kiffe pas du tout ! Mais sur la route, elle ne croise pas âme qui vive… Ou qui meurt d’ailleurs !

Elle pousse les portes du commerce, doucement, elle rentre, arme en avant, elle est sur ses gardes. Une petite voix peu assurée se fait attendre, Barbie fixe les alentours, s’attendant à voir surgir quelqu’un. C’est une petite demoiselle, effrayée, qui fait son apparition. Arme d’une batte , prête à l’abattre.
« Hey, on se calme tout de suite minette ! Je ne vais pas te sauter dessus donc tu peux descendre cette batte. T’en aurais pas une deuxième à tout hasard, ce sera plus efficace que cette daube que je me trimballe ! »
Un sourire en coin, amusée par l’attitude de la blondinette qui lui fait face, Barbie n’est plus toute seule. Bonne ou mauvaise nouvelle, elle ne sait pas encore. Elle ne s’attendait pas vraiment à tomber sur quelqu’un se promenant seul dans cette ville déserte, dans cette ville ravagée par ce virus qui transforme les gens en zombies !
« Bon, il y a des choses intéressantes par ici ? De quoi manger, de quoi se défendre ? Cette batte, tu l’as trouvée dans ce magasin, il en reste ? Parce qu’avec mon arme bricolée, je ne vais pas aller bien loin ! »
Barbie avance vers elle, l’air de rien. Tranquille, si elle parle, c’est qu’elle n’est pas touchée par les horreurs qui circulent dehors et qui ne rêve que d’une chose, mettre un coup de croc dans tout ce qu’ils croisent de vivant !

Elle pensait qu'une apocalypse zombie lui permettrait de s'endurcir un peu. Sauf que Ruby, c'est pas une bagarreuse. Ruby, elle n'aime pas vraiment se battre. Après, si elle doit le faire pour s'assurer de s'en sortir, et bien, pourquoi pas. Le truc, c'est que ... c'est qu'elle ne sait pas si elle pourrait être capable de faire du mal à quelqu'un. Enfin, tout ça pour dire que la jeune femme n'en mène pas large. Elle est terrorisée. Elle ne sait pas vraiment à quoi s'attendre avec tout ça. Elle a peur. Carrément peur. Peut-être que c'est rien. Peut-être que c'est un des occupants, enfin, une des personnes qui loge là, avec Ruby, qui s'est levée et qui, sans le vouloir, a bousculé quelque chose. C'est possible. "Respire Ruby. Respire." C'est ce qu'elle n'arrête pas de se répéter à chaque pas qu'elle fait.

Elle ose, finalement. Elle ose demander qui est là. Et finalement, une jeune femme se montre. Ruby tient fermement sa batte de base-ball, même si, d'une certaine manière, elle reste ... Elle reste assez rassurée. C'est pas un zombie. Donc, ça va. Soulagée ? Un peu quand même. Mais ça veut pas dire pour autant que la jeune femme ne lui veut pas du mal. Enfin, l'homme peut être parfois vicieux et méchant avec ses semblables. Donc, elle préfère prendre ses précautions. Elle préfère ... marcher sur des oeufs, en quelque sorte.

Ruby met quelques minutes. A reprendre ses esprits. Faut dire qu'elle s'attendait pas vraiment à ce que ... Et bien, à ce qu'elle trouve une nouvelle personne ici. Les autres sont tous dans l'arrière boutique, en sécurité. Ils peuvent se cabaner. Même si ça fait quand même deux ou trois jours qu'ils ont pas vu grand monde dans le coin. "Non. J'l'ai pas trouvé ici. C'est mon voisin ... qui me l'a donné avant de partir." Alex devait aller retrouver sa soeur. Elle aurait pu l'accompagner d'ailleurs. Mais ... Elle ne sait pas trop pourquoi. Elle a hésité sur le coup. Sans doute qu'elle a été stupide. Après tout, si elle était partie avec Alex, elle aurait été en sécurité. Il est flic. Il sait se servir d'un flingue. En y repensant, elle a été stupide, c'est certain. "On ... a de la nourriture, oui." Elle fait exprès de dire on. Pour lui montrer qu'elle n'est pas toute seule ici. "Tu t'appelles comment ?" Elle reste sur ses gardes. Même si la femme en face d'elle n'a pas l'air d'être méchante, on sait jamais comme on dit.

Barbie n’a jamais eu peur. Sauf peut être de ses propres sentiments. Mais comment peut-on avoir des sentiments dans un monde où les gens n’existent plus vraiment ? Peut être est-ce le monde auquel elle était vraiment destinée. Un monde sans âme, un monde sans sans amour, sans joie et sans avenir ? Peut être qu’il n’y a aucun avenir. Mais Barbie reste libre et vivante et elle va se battre pour que cela reste ainsi. Car la belle n’a aucune envie de finir comme ces morts se levant, se jetant sur les vivants. Elle a tout abandonné, une seconde fois. Mais cette fois, avec plus de tristesse, plus de regret. Son appartement lui manque, ses serpents aussi et les deux petites souris qu’elle devait donner à manger à Blue et Ivy, qu’elle n’a jamais put balancer dans le vivarium, Blanche et noire. Ses animaux sont-ils encore en vie ? Avant de se sauver de chez elle, Barbie avait ouvert les cages pour qu’elles puissent toutes les quatre, avoir une chance. Mais quand son voisin a débarqué, près à se jeter sur elle pour lui arracher un morceau de peau, elle n’a pas prit le temps de se retourner. Elle a prit quelques affaires, son téléphone, bien qu’il ne lui serve plus vraiment sauf quand elle trouve un endroit où dormir avec de l’électricité. Elle est montée sur sa terrasse et elle s’est enfui, le coeur lourd, par les escaliers de secours. Elle voudrait y retourner, mais cela lui semble impossible. Ou peut être a-t-elle peur de ne pas les retrouver, de découvrir à quel point son petit nid à elle a été saccagé. Le premier appartement où elle se voyait poursuivre son aventure à New-York depuis qu’elle y avait mit les pieds. Le premier qu’elle aimait vraiment et qui ne lui donnait pas envie de fuir, comme les précédents.

Songeuse mais prudente, elle arrive à cette supérette. Sur ses gardes, elle entre, elle tombe, à son grand soulagement, sur une personne vivante. Bien vivante. Alors elle se détend, elle sourit. Elle n’est pas toute seule ! Barbie le pensait presque. Ça fait quoi, une bonne quinzaine de jours que tout cela a commencé, et une bonne dizaine qu’elle n’a plus croisé personne de vivant. Aperçue, depuis la fenêtre derrière laquelle elle se cachait. Pensant être mieux seule. Mais la solitude, en ce temps d’apocalypse est plus pesante qu’elle ne l’aurait crue.
« Dommage, j’aurai put mieux m’équiper ! Ton voisin tu dis ? Sympa, tu n’es donc pas toute seule ! Le mien a tenté de m’arracher la gorge, beaucoup moins sympathique n’est-ce pas ? »
Elle fait comme chez elle, elle avance dans les rayons, fait son marché. Comme si, en cet instant, la vie semblait reprendre son court habituel. Comme si elle était simplement en train de faire ses courses et qu’elle venait de croiser une connaissance. Barbie se balade et sourit, elle a du mal à l’avouer, car elle est ainsi, dure et elle a cette carapace qui l’empêche d’exprimer ce qu’elle ressent, mais elle est heureuse de croiser quelqu’un. De ne plus être seule. Au moins pour quelques minutes.
« Tu peux m’appeler Barbie ! Et toi, c’est quoi ton nom ? À moins que tu préfères que te t’appelle minette ma belle ! »
Barbie voit bien qu’elle reste sur ses gardes. Elle ne tente pas le diable, même si la demoiselle a baissé la batte qu’elle tient entre les mains, un coup peut vite partir et lui faire mal. Elle n’a aucune envie de s’en prendre un en pleine figure. Alors elle ne s’approche pas trop de la blondinette, cherchant plutôt de la nourriture et mettant dans son sac, ce qui lui semble mangeable.
« Vous êtes nombreux ? »

Elle regrette ... Elle regrette sincèrement. Elle aurait pu être avec Alex. Avec sa soeur. Elle est quasi certaine que même s'il donnait priorité à son travail, il aurait tout fait pour retrouver Juliet. Et si ça se trouve, en ce moment, ils sont en sécurité. Tous les deux. Et franchement, Ruby, elle aimerait bien se retrouver en sécurité aussi. Ok, elle l'est plus ou moins dans le supermarché. Ok, ils ont déplacé pas mal de choses et ils ont caché la nourriture. Ils se ... disons qu'ils font en sorte de ne pas tout manger d'un coup. De rationner les choses. Car qui sait pour combien de temps ils vont rester dans le coin. Elle a envie de se lancer à l'aventure. Comme elle a envie, également, de rester là, tranquillement. A attendre que les choses se fassent. A attendre que ça se passe. Et peut-être à attendre, également, un ... remède. Ou que sais-je encore. Elle ne sait pas trop comment ils vont pouvoir se sortir de tout ça. Ce que le gouvernement compte faire. Et la demoiselle est perdue. Inquiète aussi. Stressée. Parce que tout peut se casser la gueule. Et surtout, ça peut devenir dangereux à n'importe quelle minue.

Quand bien même elle est face à une femme et qu'elle soit un peu plus rassurée, Ruby reste sur ses gardes. Elle baisse sa batte de base-ball. Elle ne sait pas encore si la nouvelle venue est une menace ou bien une future alliée. Elle va vite le découvrir. Enfin, elle va essayer. Ruby lui indique que l'arme qu'elle a, non, elle ne l'a pas trouvé ici. "Non, mon voisin est pas ici. Il est policier. Il devait aller ... voir ce qui se passe. Et surtout essayer de trouver ma soeur." Bien dommage. Ca aurait été bien qu'Alex soit là. "Ouais ... C'est clair qu'un voisin qui cherche à te faire la peau, c'est tout de suite moins cool." Carrément pas. Non. Pour le moment, elle ne lui indique pas combien ils pourraient être. Elle ne sait pas pourquoi. Peut-être pour garder l'effet de surprise, en quelque sorte. Ou peut-être pour essayer de gagner sa confiance. A dire vrai, elle ne sait pas trop. Non.

Barbie. C'est comme ça qu'elle doit l'appeler. Ruby est un peu étonnée. "T'es loin ... de la barbie dont tu portes le nom." dit-elle en se marrant un peu. Ca doit être une blague, une remarque qu'on doit lui faire souvent, sans doute. "Moi c'est Ruby. J'aurais bien dit enchantée mais les circonstances ... sont un poil merdique." Elle a un hochement de la tête. Et pas qu'un peu d'ailleurs. C'est clair que c'est pas génial. Une apocalypse zombie, personne ne s'y attendait vraiment. Et c'est la merde. Un peu. Beaucoup oui. "On est plusieurs oui. J'ai le sommeil léger. J'ai entendu du bruit. C'est pour ça que j'suis sortie. Les autres dorment encore." Ils devraient pas tarder à se réveiller. Ou pas. C'est pas comme si y'avait beaucoup de choses à faire dans le coin de toute façon. Du tout. Dans le sens où ... Et bien, à part se terrer et faire en sorte de survivre, hein, c'est tout ce qu'ils peuvent faire de toute façon. "Toi, t'es toute seule ?" lui demande Ruby. A première vue, ça semble être le cas. Mais peut-être que c'est pas le cas.

Barbie fait son tour, un peu plus sereine. À peine plus, car elle reste sur ses gardes. Elle garde en tête ce que lui a dit la belle minette. Elle n’est pas seule. Barbie n’est donc pas à l’abri de tomber dans une embuscade. Elle garde un œil sur la demoiselle. Mais en apparence, elle ne montre pas qu’elle peut être inquiète de ce qu’il pourrait se passer. C’est pour ça qu’elle reste seule. Pour la confiance. Barbie ne fait pas confiance ! Elle ne fait confiance qu’à elle ! La blondinette qui lui fait face, elle pourrait jouer double-jeu. Jouer la fille sur la réserve, craintive et finalement la frapper dans le dos. Barbie joue le jeu. Après tout, elle n’est pas la cible idéale. Elle n’a que quelques vêtements dans son sac à dos. À peine plus. Ni arme, ni nourriture. C’est bien pour ça qu’elle se retrouve là, à faire son marché dans cette supérette. Le temps où tout était plus simple lui manque. Attraper son téléphone, se mettre sur cette application et commander son repas. Mais Barbie n’a pas peur. Elle n’est pas une menace pour les gens qui se cachent ici, ces gens qui sont avec la minette. Du moins, c’est ce qu’elle affirme. Peut être, dit-elle cela pour impressionner, pour laisser croire qu’elle n’est pas seule. Et que si une personne avec de mauvaises intentions passaient par là, elle pourrait hurler, avoir de l’aide. Barbie n’a pas l’intention de traîner dans le coin. Elle voudrait juste trouver de quoi manger. Au moins pour la journée, au moins pour avancer jusqu’à sa prochaine destination. Elle ne la connaît pas encore. Rester là, ne lui semble pas une bonne idée. Une supérette pour se planquer, par les temps qui court, ça peut vite tourner à la catastrophe. Elle l’a bien vue dans les films de zombies.

Barbie aurait bien voulu s’équiper mieux qu’elle l’est. Mais elle comprend bien vite que ça va être compliqué pour elle de remplacer son arme fabriquée avec un couteau scotché sur un manche à balais. Et surtout, elle tape la discution avec cette parfaite inconnue, comme elle pourrait le faire en temps normal.
« Ah dommage qu’il ne soit plus avec toi, un policier, par les temps qui court, c’est plutôt un bon allié ! Mieux qu’un voisin qui veut te manger, on est bien d’accord là dessus ! »
Elle rit de sa mésaventure, pourquoi se priver. Et elle soupire. Quelle vie pourrie ! Quand tout allait si bien pour elle, voilà qu’une épidémie ravage le monde ! Elle regarde ci et là, un sourire sincèrement amusé au coin des lèvres en écoutant cette demoiselle qui lui tient compagnie. On le lui dit souvent qu’elle est loin de la poupée Barbie que les gens connaissent. Mais bon, Barbie ça sonne mieux que Barbara ou pire, Eugénie !
« Un petit bijou la demoiselle ! Ça te va plutôt bien, t’es canon ! »
Elle hausse les épaules. Enchantée ou pas, seul l’avenir vous le dira. Elle n’a jamais vraiment aimé cette expression. Sauf pour aborder un joli garçon, pour le séduire. Elle continue de regarder à gauche et à droite voir ce qu’il reste sur les étagères. Essentiellement des choses avec des dates de consommations dépassées depuis la quinzaine. Elle a faim Barbie, mais elle ne va pas se risquer à manger ces choses là pour terminer la tête dans les toilettes. Elle se débrouillera avec le peu qu'elle a put trouver. Volte face, elle se tourne vers la belle, un grand sourire aux lèvres, comprenant qu’elle ne va rien trouver de bien ici. C’est vide ! Ou moisie. Tant pis.
« Je suis seule. Et vous êtes com… Dis moi ma belle, ces trois là qui arrivent, ils sont avec toi ? »
Sur le trottoir d’en face, à travers la vitrine du magasin, elle pointe du doigt trois types armés qui s’approchent. Ça, ça ne la rassure pas ! Ils sont bien mieux équipé qu’elle ne l’est et que sa complice aussi.

Ruby, elle est d'accord. C'est bien dommage que Alex ne soit pas là, avec elle. Elle se serait sentie en sécurité. Elle aurait été bien. Oui. Après, elle peut se débrouiller toute seule. Du moins, elle essaie. Peut-être qu'elle va réussir ... à survivre dans ce monde de dingue. Ou peut-être que ça sera tout le contraire. Elle ne sait pas. Elle va essayer de compter sur son charme pour se sortir de situations extrêmes. Même si elle doute fortement et sincèrement que ça pourrait avoir ... beaucoup d'efficacité. Mais passons. "J'sais même pas s'il est vivant ... Ou bien s'il a réussi à retrouver ma soeur." Elle soupire. Et ça l'inquiète. Elle a envie ... elle a envie de croire qu'ils vont bien tous les deux. Elle a envie de croire qu'ils sont peut-être partis à sa recherche. Elle veut garder l'espoir qu'ils n'ont pas trépassé. Qu'ils sont toujours en vie. Et qu'ils vont bien. C'est tout ce qu'elle souhaite. "Moi, ce que j'aimerais pas ... c'est que ça soit un membre de ma famille qui essaie de me manger." Ou peut-être son père. Elle se ferait un malin plaisir de lui dérouiller la tête ! Comme le courant ne passe plus entre eux, ça serait top. Mais que ça soit sa mère, sa soeur, ou bien des cousins ou des cousines, ouais, ça serait pas drôle. Du tout. Qu'il lui manque, également, le voisin d'en face ! Quand elle vivait dans son ancien appartement ! Elle est sûre qu'il aurait fait preuve ... Qu'il aurait été top, tout simplement. Foutu feu. Foutu immeuble plus habitable. Mais elle essaie de ne pas trop y penser. Non.

Barbie et Ruby. Elles font la paire, quand même, avec les prénoms exotiques, si on peut dire ça ainsi. "C'est ma soeur qui a choisi mon prénom. Apparemment, j'étais son petit bijou." Et Juliet était trop contente d'avoir une petite soeur. Dieu qu'elle lui manque, là, tout de suite ! Elle donnerait tout pour pouvoir la prendre dans ses bras. Pour la serrer tout contre elle ! Mais ça ne se fera pas. Pas tant qu'elle ne l'aura pas retrouvé ! Elle aimerait avoir une baguette magique. Qui pourrait l'emmener jusqu'à sa soeur. Et elle serait ravie d'être dans ses bras. Ruby renifle un peu. Sa soeur lui manque. Vraiment. Mais elle ne va pas se mettre à pleurer. Ca n'arrangera pas vraiment la situation. Du tout même. Barbie lui fait un compliment. "Merci." Elle espère juste que Barbie est pas vraiment en train de lui faire du rentre dedans. Y'a plus vraiment le temps pour les flirts. Entre survie et flirt, le choix est vite fait mine de rien. Et pas qu'un peu.

Ruby est sur le point de répondre à une nouvelle de Barbie quand cette dernière lui pose une question. Des types armés. Qui se rapprochent dangereusement du magasin. "Non, pas vraiment ... En fait, même pas du tout." Elle secoue la tête. Ruby prend immédiatement la poudre d'escampette. Enfin, pas qu'elle s'échappe. Mais disons qu'elle court en direction de l'arrière boutique pour réveiller les autres qui sont là. Ils sont six. Sept avec Ruby. Et si Barbie leur donne un coup de main, oui. "Hey, bougez-vous ! Y'a des gars pas très commodes qui s'approchent et qui vont sans doute nous chercher des noises !" Ruby crie un peu pour réveiller tout ce beau monde. Un peu comme à l'armée d'ailleurs. Mais ça fonctionne puisqu'ils se lèvent tous immédiatement. Deux autres femmes. Quatre hommes. De tout âge. Ils attrapent tous leurs armes. Des battes de base-ball. Des couteaux. Y'en a même un qui a une hache. Ils ont abandonné tout ce qui est arme à feu. Pourquoi ? Parce que ça fait du bruit. Et que ça attire les zombies. Et autant s'éviter. Ruby revient avec sa petite armée. En quelque sorte."J'les sens carrément pas ses gars."] dit-elle à l'encontre de Barbie. Et elle espère se tromper. Sans quoi ... Ca va faire des étincelles. C'est certain.

Barbie ne sait toujours pas ce qu’elle va faire du reste de sa vie. Ni ce qu’elle va faire demain. Elle vit au jour le jour, comme elle l’a toujours fait. Comme elle le fera probablement toujours. Est-ce une apocalypse de zombie qui doit changer quelque chose ? Oui, sûrement. Cet événement a déjà tout changé à sa vie. Elle a perdu son travail, elle a perdu sa boutique, son appartement. Barbie a perdu ses animaux et tout son dressing. Elle a perdu toute la vie qu’elle s’était efforcé de se construire durant toutes ces années. Elle a perdu, l’homme qu’elle aime sûrement. Qu’elle aimait ? Doit-elle le voir ainsi ? Aura-t-elle un jour la chance de retomber sur lui ? De penser à lui, elle sent son coeur qui se sert. Probablement comme celui de Ruby se sert en songeant à son voisin. Peut être pas de la même manière, sinon, elle ne l’aurait pas laissé filer. Mais elle le sent, ce sentiment de regret qui l’anime. Barbie ne s’en préoccupe pas plus que cela, elle ne connaît ni cette petite blonde, ni la relation qu’elle entretenait avec son voisin. Sa sœur ? Ce n’est pas vraiment très clair tout ce qui les relie, mais cela les concerne, Barbie ne va pas s’en mêler.
« Choisis l’option qui te plaît le plus et garde là à l’esprit, ça t’aidera à tenir. »
Barbie hausse les épaules. Qu’importe quel zombie l’approche, celui-ci finira comme les autres. Que ce soit sa mère ou tous les types qu’elle a fait venir chez elles quand elle y vivait encore. Eux, elle n’aurait même aucune hésitation à leur mettre une balle dans la tête. Zombie ou non finalement. Juste par pure vengeance pour ceux qui ont osé te toucher. Une jour, elle l’avait juré, elle se vengerait. Mais tout cela, elle n’a pas besoin de le dire. Ni à cette belle poupée, ni à personne.
« Je n’ai plus de famille, cela ne m’inquiète pas ! »

Sa sœur ? Elle semble vraiment tenir à sa sœur. Est-ce qu’elle aurait tenu à toi ? À toi son frère si tu avais existé ? Si tu avais été là avec elle dans ce monde et pas seulement dans son imagination ? Dans sa tête, Barbie s’imagine qu’elle aurait tout donné pour lui, pour le retrouver. Tout autant qu’elle voudrait retrouver celui qui occupe son esprit ? Son coeur ?
« Vous devez beaucoup tenir l’une à l’autre ! Ton mec t’a dit d’attendre ici ? Qu’il allait te la ramener ? »
Elle se demande pourquoi cette belle reste ici. Ça ne te semble pas être un bon plan de se planquer dans une supérette. C’est le lieux le plus risqué. Tout le monde les recherche. Tout le monde les prend d’assaut. Elle ne compte pas traîner ici. Elle prend juste de quoi manger un peu. Elle prend juste ce qu’elle trouve et qui peut lui sembler utile.
« Rassures toi la minette, je ne te drague pas, mon truc c’est les mecs, tu fais une tête bizarre, c’est interdit de dire à une fille qu’elle est canon ? »
Pour une fois qu’elle faisait un compliment à une fille qu’elle aurait vue comme une menace si elles s’étaient rencontré dans l’autre monde. Dans le monde normal. Et puis quelle importance, elle ne va pas rester. Elle ne compte pas faire équipe. Barbie se débrouille très bien toute seule, comme elle l’a toujours fait. Comme elle le ferait probablement toujours. Elle ne sait pas faire confiance. Et le peu de personne à qui elle a accordé sa confiance l’ont soit trahis, soit ne sont plus de ce monde ou bien ils ont disparus. Les retrouvera-t-elle un jour ?

Barbie remarque ces gars qui se ramène par ici. Armé, au nombre de trois. Elle sent que ce n’est pas très bon tout cela. Elle n’en dit rien pourtant, elle demande juste à la blondinette si elle le connaît. Ruby lui confirme ce que Barbie redoutait. Elle s’apprête à lui dire d’aller chercher les autres, si ces autres existent réellement. Barbie n’en a pas le temps, Ruby se rend à l’arrière de la boutique pour les réveiller. Ce n’était donc pas un mensonge pour faire croire à Barbie qu’elle n’était pas seule et sans défense. Barbie se dit que c’est sans doute le bon moment pour elle de filer. Surtout quand elle voit Ruby revenir avec deux autres bout de femmes et quatre bonhomme. Tous bien armés contrairement à elle. Entre ce petit groupe et les trois autres zigotos qui se ramènent armé de fusils, se tenir entre les deux ne lui semble pas être un bon plan. Elle ne les sent pas ? Barbie non plus de le sent pas… D’autant plus qu’elle n’a rien pour se défendre.
« Vous n’auriez pas une arme pour moi ? Ou bien une sortie de secours ? »
Vont-ils lui faire confiance ? Sans doute pas, tant pis. Elle sera armée de courage Barbie, et d’audace, comme toujours. Elle est téméraire Barbie. Elle s’avance vers les portes d’entrées que le petit groupe a presque atteint. Elle va leur parler. Barbie ne montre pas qu’elle peut avoir peur. Ni même qu’elle ai envie de s’enfuir pour repartir faire son bout de chemin toute seule.
« Hey les gars, vous pensez que c’est nécessaire vos armes ? Une guerre ne ferait qu’attirer du mauvais monde, et on ne veut pas attirer du mauvais monde, n’est-ce pas ? Si vous cherchez à manger, il n’y a plus rien de comestible, tout est moisit, je viens d’en faire le tour. Vous pouvez me fouiller, je n’ai pas d’arme sur moi. Quelques fringues dans mon sac, je reste une diva après tout, apocalypse ou pas, vous connaissez ça ! Non ? Vous n’avez pas l’air d’être de grands rigolos... »
Leurs armes pointées sur elle, Barbie ne se sent pas la plus sereine du monde. Mais ils n’ont pas enlevé le cran de sécurité, c’est déjà ça. Ils regardent au dessus de son épaule pour voir derrière elle qui se trouve avec la belle. Du monde, pas mal de monde. Et en effet, se battre contre eux ferait du bruit, sans doute trop pour en prendre le risque.
« Hey, vous, sortez, il n’y a vraiment plus rien à manger ici ? Vous êtes là depuis longtemps ? D’autres gens se cachent à l’arrière ? »

Ruby a envie de croire. Elle a envie de croire qu'ils vont bien. Et qu'ils sont peut-être à sa recherche. Elle a envie de croire qu'ils sont en sécurité. Qu'ils ne risquent rien. Et que ça va aller pour eux. Elle a envie de se dire qu'ils sont tous les deux. Peut-être à vadrouiller sur la route. Ou peut-être simplement dans une planque. Mais parfois, la réalité rattrape un peu l'ancienne étudiante en médecine. Et elle pense ... ou fait des cauchemars. Bien sûr, rien ne laisse présager qu'ils ne vont pas bien. Rien ne laisse dire que ... qu'ils ont été attaqués, ou qu'ils sont morts. Mais elle n'a pas la preuve, non plus, qu'ils soient en forme. Elle soupire un peu. "Dommage de ne pas avoir une espèce de baguette magique qui me permettrait de les rejoindre instantanément." Ou presque. Elle aimerait bien ça. C'est certain. Quelque chose qui ferait que ... qui lui permettrait de les voir. De pouvoir les prendre dans ses bras. De pouvoir rire et pleurer avec eux. Surtout avec sa soeur. Sa soeur. Avec qui elle est tellement fusionnelle. Sa confidente. Son héroïne. Mais elle n'est pas là. Et bien sûr, ça fait peur à Ruby. Chaque minute qui passe, elle se demande si ça va pour elle. Et tout un tas d'autres choses. Et l'attente ... le fait de ne pas savoir, ça la tue. Ca la tue à petit feu, en quelque sorte. Et c'est sans doute ça le pire. Enfin, passons. Barbie lui indique, sur un ton un peu froid d'ailleurs, qu'elle n'a plus de famille. "Ah ... désolée pour toi." Elle ne va pas lui demander si elle parle au sens propre ou bien au sens figuré. Non. Elle se permettra pas de poser la question. Pas qu'elle n'a pas envie de savoir. Mais des fois, il vaut mieux se taire et ne pas poser la question, jusetment.

Juliet lui manque. C'est un fait. "Elle a toujours été là pour moi ... Et là, le fait qu'elle soit pas là ... ça m'fout un peu les jetons." Carrément même. Beaucoup. Mais elle n'y peut pas grand chose. "J'ai pas de mec ..." Elle comprend pas. Mais il est vrai que ce qu'elle a dit peut éventuellement porter à confusion. "Mon voisin, c'est le mec de ma soeur. Le flic." Ca sera peut-être plus clair pour Barbie. "J'suis partie de mon côté. J'ai peut-être été stupide. Et j'sais pas vraiment comment j'vais les retrouver maintenant." D'autant que les téléphones portables, c'est bien beau tout ça, mais le réseau est juste à chier depuis que c'est l'apocalypse zombie. Et ça passe pas vraiment. A moins de trouver une radio et d'essayer de joindre Alex ... Oui, elle est dans la merde et elle ne sait pas trop comment ils vont pouvoir se retrouver. Ruby sait plus trop où se mettre quand Barbie lui dit qu'elle est canon. Et celle-ci préfère préciser qu'elle n'est pas son type. Qu'elle préfère les mecs. "C'est ... J'dirais pas que c'est interdit. Mais ça fait ... bizarre. Surtout en ce moment." C'est pas la joie. Du tout. C'est pas forcément le moment idéal pour faire des compliments ou des choses dans le genre. Mais ça fait plaisir quand même. Oui.

Cette discussion qui semblait tranquille s'anime un peu, toutefois, quand ... Et bien ... quand Barbie fait remarquer qu'il y a des hommes qui se rapprochent assez dangereusement. Et qui semblent armés. Ruby, elle n'attend pas plus longtemps. Elle détale comme un lapin. Pas pour s'enfuir. Plus pour aller prévenir les autres que ça va être la merde. Que ça risque de dégénérer. Et que ... Et qu'ils vont peut-être devoir se battre. "On a plein de poeles. Ca peut servir de bouclier." Ou pour assommer les gens. Ca peut être pas mal aussi. Bon, après, contre des balles, ils peuvent quand même se faire trouer la peau mais bon. Barbie, elle est un peu dingue. Elle prend les devants et elle commence à parler aux gars qui viennent d'arriver. Elle essaie de leur faire comprendre que ... faire du bruit et se battre, ça serait pas une bonne chose. Du tout. Au contraire, ça ne ferait qu'attirer les zombies. Et ils se retrouveraient dans une merde noire. Ca semble fonctionner puisqu'ils baissent un peu leurs armes. Ca veut pas dire qu'ils baissent totalement la garde mais bon. Si personne ne tire, ça devrait le faire. "Quand j'suis arrivée, y'avait déjà plus grand chose." Elle sait qu'elle va pas pouvoir rester indéfiniment ici. Les autres non plus. Ils ont déjà fait pas mal de rations mais là ... D'ici à quelques jours, ou semaines, ça pourrait être critique. Oui. "On est tous là. Donc, vous pouvez partir maintenant." Elle est pas sûre que ça va les décider à dégager mais bon. Le monde tourne plus rond en ce moment. C'est comme ça.

Barbie reste septique à l’idée qu’une baguette magique pour faire apparaître les gens, soit une bonne idée. Si la personne à passé l’arme à gauche ou qu’elle s’est transformée, c’est peut être mieux de ne pas savoir au final. Ainsi, l’espoir est encore possible. Même si elle voudrait savoir et ce, pour une seule personne, lui, Sully, son Sully, elle préfère rester dans l’ignorance. Elle préfère s’imaginer qu’un jour, il va lui tomber dessus et que tout redeviendra comme avant. Ce temps là lui manque déjà. Sully lui manque. Mais ce n’est pas son genre d’avouer de telles choses. Alors Barbie garde le silence, elle fait la fille détachée. Elle hausse les épaules.
« Désolée ? Si je les avais en face de moi, je les tuerai moi-même ! »
Zombies ou pas d’ailleurs. Barbie n’a jamais sue pardonner à sa mère. Cette femme qui était supposer la protéger. Mais qui s’est laisser sombrer dans l’alcool, dans les bras d’hommes plus pourris les uns que les autres. Ces hommes qui l’ont pourris elle aussi. C’est pour cela que Barbie préfère dire qu’elle n’a plus de famille. Pour elle, sa mère est morte avec son son père. Cependant, en écoutant Ruby parler de sa sœur, parler de leur lien, Barbie ne peut s’empêcher d’être un peu envieuse. Elle qui aurait voulu connaître ça. Elle qui s’est imaginé un grand frère auquel elle parle de temps en temps.

Elle esquisse un sourire. Elle n’avait pas besoin d’en savoir autant. Ni que la demoiselle s’explique sur sa relation avec son voisin. Barbie s’en amuse plus qu’autre chose. La demoiselle semble avoir besoin de s’exprimer.
« Ma belle, ce n’est pas en restant ici que tu vas les retrouver ! Sauf si lui, t’a dit de ne pas bouger et qu’il allait revenir pour toi une fois qu’il aurait trouvé ta sœur. Mais si ils sont… Enfin, tu vois ce que je veux dire, tu ne peux pas rester ici indéfiniment, ni même les gens qui sont avec toi ! D’une part, parce qu’à un moment, vous n’aurez plus de bouffe et deuxièmement, rester sur place ce n’est pas bon quand ce n’est pas un endroit protégé. »
Barbie est presque gentille, elle ne prononce pas les mots qui blesserait Ruby. Elle ne dit pas que sa sœur est peut être déjà morte, même si sa façon de parler le suggère. Mais elle a raison. Ici, ils sont loin d’être en sécurité. Ils n’ont pas la possibilité d’avoir un bon point de vue en hauteur pour voir ce qui approche. C’est trop facile de se laisser surprendre. Et l’arrivée de ces trois gars armés en est le parfait exemple. Quand Barbie les remarque, il est trop tard pour s’enfuir. Barbie voit sa nouvelle amie la laisser tomber. S’enfuir en courant en direction de l’arrière boutique. Barbie suppose que c’est pour prévenir les autres. Elle suppose que finalement, la demoiselle lui disait vraie en disant qu’elle n’est pas toute seule. Elle n’a peut être pas son voisin avec elle, mais finalement, la blondinette, elle se débrouille pas si mal.

Quand elle revient, elle est plutôt bien accompagnée. Des hommes, des femmes. Tous plus ou moins armés. Ce qui est toujours mieux que la pauvre Barbie qui n’a que ce manche à balais avec ce couteau scotché dessus… Elle demande si ils ont quelque chose pour elle, elle tente sa chance. Mais vue les regards qu’ils lui lance, elle comprend bien vite qu’elle doit se faire à l’idée qu’elle n’aura rien. Ruby lui propose cependant des poêles… Barbie doute fortement de l’efficacité de se servir d’une poêle comme arme. Surtout si en face, ils ont des flingues.
« C’est pas grave, merci quand même ! »
Elle s’arme de son courage et part à la rencontre des gars. Elle n’a pas peur Barbie. Au pire quoi, ils lui tirent dessus ? Elle ne porte pas d’arme si ce n’est ce truc ridicule qu’elle a fait toute seule et elle ne montre aucun signe qu’elle puisse être contaminée. Puis surtout, elle a les mots justes ! Ils l’écoutent, ils sont loin d’être bêtes eux-aussi. C’est un bon point. Pourtant, ils entrent quand même. Armes baissées, ils viennent vérifier que les rayons sont déjà dévalisés.
« Je vous l’avais bien dit les gars, il n’y a plus rien ici ! Sinon, maintenant que vous êtes sûrs que je ne vous ai pas mentit, c’est quoi le plan ? C’est possible de venir avec vous ? »
Barbie tente sa chance ! Ils peuvent juste lui dire non et elle poursuivra son chemin comme elle l’a fait jusque là, seule ! Ce n’est pas ce qui la dérange le plus. L’un d’eux la regarde, il a de beaux yeux bleus. Elle aime bien ça les yeux bleus. Ce regard lui fait penser à son Sully, son beau blond aux yeux bleus. Barbie sent un pincement au coeur. Le gars leur explique qu’ils sont tout un groupe caché dans un bâtiment qu’ils ont renforcé. Tous les trois se trouvent en mission pour trouver de quoi manger. Si ils le veulent, ils peuvent venir avec eux. Mais ils ne vont pas rentrer tout de suite. Ils doivent trouver ce pour quoi ils sont sortit, ce pour quoi ils se sont mit en danger.
« Mhh, je crois que je vais venir avec vous ! Vous auriez quelque chose pour moi pour que je puisse servir à autre chose que de faire la maligne ! »
Elle se voit tendre un sabre. C’est qu’il est généreux le bonhomme ! Il se tourne vers le reste du groupe pour savoir qui les suit. Il n’oblige personne, chacun est libre de suivre sa propre route.

Il faut croire que Barbie a un passif assez lourd avec les membres de sa famille. Et pas qu'un peu d'ailleurs. Parce qu'elle n'hésite clairement pas à dire que s'ils étaient en face d'elle, elle les tuerait. "Ca a pas l'air d'être la joie." Du tout. En même temps, si elle avait son père face à elle, peut-être bien qu'elle aussi, elle n'hésiterait pas. Il a été un véritable connard après tout à la mort de Liam. Et le monde, leur monde, s'est carrément écroulé quand Liam est parti. Mais ça ... ça semble ... Disons que ça semble être vraiment loin derrière elle maintenant que le monde part en sucette. C'est la merde. Les gens sont terrifiants. Les survivants essaient de s'en sortir, comme ils le peuvent, mais c'est pas facile. Du tout.

Quoi qu'il en soit, Ruby reste inquiète. Elle reste inquiète pour Alex. Pour Juliet. Elle ne sait pas où ils sont. Elle ne sait pas ce qu'ils font. S'ils vont bien. S'ils s'en sont sortis. Ou bien si, au contraire, ils sont morts. Les soirs, quand elle y pense, elle a envie de pleurer. Parce que ça la tue. Ca la tue de ne pas savoir. Ca la tue de se demander ce qui a pu se passer pour eux. Elle soupire quelque peu. Oui. Barbie prend le temps de lui expliquer son point de vue. Que c'est pas en restant planquée dans la supérette qu'elle arrivera à savoir s'ils vont bien ou à les retrouver. "T'es marrante toi. J'suis pas pisteuse ..." Elle secoue la tête. "J'sais même pas où ils sont ... Et comment j'pourrais m'y prendre pour les retrouver." Elle a bien vu des séries, hein, mais entre voir une série, et le vivre réellement, c'est pas ... c'est clairement pas la même chose. Du tout. "Et les téléphones, c'est bien pratique en temps normal. Mais bizarrement, ils ont décidé de plus fonctionner correctement." Et ça, c'est chiant. Vraiment chiant d'ailleurs. Le téléphone et le réseau seraient fonctionnels, parfait ! Elle se contenterait de ... Et bien, de prendre le téléphone. De l'appeler. Simplement. Elle demanderait à sa Juju où elle est. Et elle irait la rejoindre. ca serait facile. Sauf que ça ne marche pas comme ça. Et c'est chiant. Pénible.

Mais là, tout de suite, elle n'a pas vraiment le temps de se concentrer sur tout ça. Parce que y'a des gars armés qui sont là. Parce qu'elles sont peut-être dans la merde. Enfin, pas qu'elles. Mais également les autres qui dorment encore. Ruby va les rejoindre. Elle va les réveiller. Et il ne faut pas longtemps pour qu'elle revienne accompagnée. Barbie, elle aimerait bien des armes. Mais c'est pas comme s'ils avaient braqué une armurerie avant. Non. Ils n'ont pas ... ils n'ont pas grand chose. Une poële ? C'est pas grand chose. Mais ça peut aider, non ? "Avec un peu de chance, ça va pas dégénérer." Même s'ils ont pas des flingues, ils sont plus nombreux. Donc, avec un peu de chance, ça pourra, éventuellement, le faire. Elle a envie d'y croire en tout cas. Elle a envie de se dire que ... Et bien, que ça ne va pas partir en sucette. Ruby, elle peut juste faire une prière. Même si elle n'est pas vraiment croyante. Du tout. C'est là que Barbie s'avance un peu et qu'elle leur parle. Qu'elle leur indique qu'ils n'ont pas grand chose. Et que ça ne servira à rien d'utiliser les flingues. La seule chose que ça va faire, c'est attirer les mauvaises personnes. C'est attirer ceux qui ont changés.

Le discours de Barbie semble faire mouche. Puisqu'ils baissent leurs armes. Et qu'ils font un tour, assez rapidement, pour voir si ... Et bien, si on ne leur a pas raconté des conneries. Mais c'est pas le cas. Non. Ils n'ont pas menti ou quoi que ce soit dans le genre. Barbie demande si y'a un plan. Et si elle peut les accompagner, par la même occasion. L'un d'entre eux prend la parole. Indique qu'ils ne sont pas seuls. Qu'ils sont regroupés dans un bâtiment sécurisé. Et que ... Et que ceux qui veulent peuvent très bien venir. Mais avant, ils doivent récupérer à manger. Et bah, c'est pas ici ... C'est pas ici qu'ils trouveront ce qu'ils veulent. Ce qu'ils sont venus chercher. Barbie accepte immédiatement de les accompagner. Mais elle a besoin d'une arme. Elle a besoin d'une arme. Et ils lui en confient une. Un sabre. Ils déconnent pas avec les armes mine de rien. Non. Ruby réfléchit. Pendant quelques instants. Barbie, elle a raison. Après tout, si elle reste là, elle ne sait pas vraiment si ... elle ne sait pas vraiment si elle va retrouver Alex ou bien Juliet. Elle passe une main dans ses cheveux. "J'vais ... venir avec vous aussi." Et puis, si ça se trouve, Juliet et Alex sont peut-être là-bas aussi. Et comme Barbie l'a dit, en restant là, cachée, planquée, c'est pas la solution. D'autant plus que ... Et bien, d'autant plus que des mauvaises personnes peuvent venir à n'importe quel moment. Ils ne sont pas véritablement en sécurité ici. C'est quand même mieux de partir.

Elle se marre Barbie. Elle rit face au commentaire de la blondinette qui se tient en face d’elle. Pas la joie ? Ce n’est pas vraiment comme cela qu’elle qualifierait son passif avec sa mère et les hommes qu’elle a fréquenté. Mais oui, pour ne pas parler d’elle ou de son vécut comme elle n’aime pas le faire, elle va dire que ce n’était pas la joie. Elle trouve cela assez ironique de se souvenir de tout cela aujourd’hui. Alors que la fin du monde a sonné. Alors qu’elle se bat pour survivre. Comme à l’époque. Quand elle devait se battre pour avoir un morceau de pain tout en évitant la main qui s’abattait sur elle. Ou se battre pour ne pas être touchée. Barbie ne s’étonne pas de pas savoir aimer. Elle sait parfaitement pourquoi elle se sent incapable de tomber amoureuse. Du moins, elle s’en croit incapable, car elle ne veut plus souffrir comme elle a put souffrir à l’époque. Elle ne veut plus être cette pauvre adolescente meurtrit. Elle aurait put devenir une personne effacée, une personne qui a peur du monde. Mais tout cela n’a fait que l’endurcir. Son père lui avait apprit à ne pas se laisser faire. Parfois, Barbie peut encore entendre son rire résonner dans sa tête. Quand elle lui ramenait un mot de l’école disant qu’elle s’était battu. Elle entend encore son père lui demander taquin, qui avait remporté le combat quand sa mère, à côté, lui réprimandait son comportement et lui reprochait d’avoir déchiré ses vêtement. C’était sa belle époque. Et c’est pour lui qu’elle vit sa vie comme elle l’entend. C’est pour lui qu’elle se bat pour survivre.

Une marrante ? Ce n’est pas là son but d’être une marrante, bien que Barbie soit une bonne vivante, elle ne cherchait pas à faire de l’humeur en lui expliquant qu’il n’y a rien de bon à rester au même endroit trop longtemps. Surtout une supérette ! Dans tous les films ou séries de zombies, ça se fini toujours mal quand un groupe d’humains passe par une supérette pour faire des provisions. Il y a toujours un mort ou deux. Enfin, ce qu’elle en dit, ce qu’elle pense et ce que la minette décide de faire ne la regarde pas. Barbie trace sa route comme elle l’a toujours fait. Elle n’a pas de nouvelles de ses proches, de Flynn, de Jaimie, ni de Sully… Son Sully, qu’est-il devenue ? Elle se demande aussi ! Mais elle ne reste pas sur place chez elle, à se dire qu’il va venir la chercher. Elle bouge, peut être qu’un jour, par hasard, elle retombera sur lui. Elle voudrait savoir comme il va, mais elle n’a aucun moyen de savoir.
« Ouais, je sais, certaines antennes de relais téléphonique sont mortes. C’est con, ce serait pratique pour retrouver les gens. »
Ainsi va la vie de ce nouveau monde ! Elle n’a pas le temps de discuter plus de tout cela qu’une bande de mec armés arrivent dans leur direction. Bonne au mauvais nouvelle ? Barbie se méfie, comme elle se méfie de tout. Elle n’a rien pour se défendre et elle est seule. Elle ne fait partie d’aucun groupe, ni de celui des soldats qui débarquent dans la supérette, ni de celui de Ruby. Elle est seule et sans défense. Elle est mal si tout cela tourne au vinaigre. Mais elle a du culot la belle. Et elle va les voir ces gars. Au pire, elle se prend une balle dans la tête et on en parle plus. Au mieux, elle survit encore quelques jours, quelques semaines. Rien n’est sûr en cette période.

Les tensions s’apaisent et elle se voit même confier une arme, un sabre. Elle se sent mieux Barbie ! Si ça se termine mal cette histoire, elle pourra se barrer de son côté avec une arme bien plus utilise que tout ce qu’elle a put avoir jusqu’à présent ! Elle accepte d’aller avec eux. Elle ne sait pas si elle y restera dans cet endroit sécurisé ou si elle se fera à la vie en communauté. Elle n’est pas tellement du genre à suivre les règles la belle Barbie. Mais voir un peu de monde, pourquoi pas ! Ruby décide de suivre aussi. Le reste du groupe ? Non ? Barbie suit les trois soldats, elle se sent forte, puissante. Elle se sent invincible avec son sabre. Elle fait la fière. Elle n’a jamais tenue une arme de ce genre entre ses mains avant aujourd’hui. Dans la rue, ils avancent avec prudence. Un groupe de zombies est repéré droit devant eux. Il faut courir. Plus vite. Et en cette période troublée, courir pour sa vie n’est pas une expression. Leurs vies sont bel et bien en jeux ! Alors Barbie elle court, elle perd la trace des hommes. Seule ? Ou presque, elle tire Ruby par le bras pour qu’elles puissent se mettre à l’abri dans un immeuble et referme la porte derrière elles.
« On l’a échappé belle ! »
Elle regarde et tend l’oreille au bout de quelques minutes de silence qui lui semble être une éternité, elle ose entre-ouvrir la porte pour jeter un coup d’oeil. Elle voit ces trois hommes sortir du bâtiment d’en face et sort à son tour. C’est là qu’un zombie lui saute dessus. Elle se bat, se défend. Elle lui plante son sabre dans le crâne et le regarde s’effondrer au sol. Barbie a du mal à défaire le sabre pour le reprendre, sent une nausée lui remonter dans gorge en voyant le mort vivant.Et surtout, elle ne voit pas qu’elle a été mordue !

Barbie arrive à discuter avec les mecs qui viennent d'arriver. Elle a même réussi à faire en sorte que ça ne se transforme pas en troisième guerre mondiale. Même si, là, tout de suite, ça y ressemble un peu avec tous ces morts qui se réveillent et qui cherchent à les bouffer. Mais passons. Oui Barbie n'a pas sa langue dans sa poche. Et elle les fait plier. Façon de parler, bien évidemment, mais c'est assez ... rassurant à dire vrai. Oui. Vraiment. Maintenant, reste à savoir ce qu'ils vont faire. Les gars sont prêts à partir. Ils donnent même une arme à Barbie. Mais avant de s'en retourner d'où ils viennent, ils doivent trouver quelques petites choses. Ils doivent trouver des vivres. Pour eux. Pour leurs proches. Pour ceux qu'ils protègent. Ruby a peut-être quelques idées où ils peuvent aller. Seulement ... Elle se demande, elle, ce qu'elle doit faire. Est-ce qu'elle doit les accompagner ? Est-ce qu'elle doit les suivre ? Ruby se pince les lèvres. Elle sait pas trop. Barbie a raison. Si elle reste là, elle ne pourra pas ... Elle ne pourra pas retrouver Alex. Elle ne pourra pas retrouver sa soeur non plus. Donc, elle n'a pas trop le choix. "T'es sûre ?" demande une des nanas avec qui ... Avec qui elle a sympathisé depuis qu'elle est là. "Ouais. Faut que j'essaie de retrouver ma soeur." Moment accolade pour les saluer. Et puis, Ruby, elle passe dans l'arrière boutique pour aller, quand même, récupérer ses affaires. Son sac. Avec quelques affaires. Des choses qui lui tiennent à coeur. Les clés de sa bagnole. Même si elle a plus beaucoup d'essence dedans. Elle sait pas si ça peut intéresser les gens de l'emprunter. Elle pourrait leur proposer. "Gaffe à vous !" Elle les salue de la main. Une nouvelle fois.

Ils sortent. Elle regarde le ciel. Un ciel ... d'apocalypse. Ou presque. Il fait gris. Il fait moche. Il fait pas bien beau. Non. Elle prend le pas. Du moins, elle suit les hommes et Barbie, même si Ruby est loin d'être très sereine. Elle n'est pas bien confiance. Du tout. "Et merde ..." Des zombies ! Y'a un groupe de zombies qui s'approchent. Dangereusement. Ca commence ... à se battre un peu dans tous les sens. Ruby se retrouve embarquée par Barbie et elles se retrouvent planquées dans un immeuble. "Peut-être ... mais les autres ..." Elle sait pas trop où ils sont passés. Si ça se trouve, eux aussi ... Eux aussi ... Elle veut pas y penser. Elle veut se dire qu'ils sont en sécurité. Qu'ils vont bien. Qu'ils ont trouvé un coin pour se planquer. Ruby est tirée de ses pensées quand Barbie ouvre la porte. "Attends !" Parce que pas forcément prête à sortir à son tour. Elle entend Barbie qui est en train de se battre. Ruby finit par sortir à son tour et elle voit le zombie au sol. "Hey, ça va ?" Elle semble être toute pâle la pauvre Barbie ! En même temps, elle vient de se battre pour sa vie ! Ruby esquisse aussitôt, ou presque, un mouvement de recul. Pourquoi ? Elle remarque une blessure au bras. "Barbie ... Tu ..." Elle a été mordue ? Possible. C'est ... c'est moche. C'est pas bien. "Tu vas te transformer tout aussi !" Elle panique un peu Ruby. Enfin, pas tant que cela. "Ou alors, on a moins d'une minute ... pour te couper le bras." Et éviter, peut-être bien, que Barbie se transforme. Mais Ruby peut pas vraiment prendre cette décision à la place de Barbie.

La vie est ainsi faite ! Pleine de surprises, de rebondissements. Des tournants auxquels les gens ne s’attendent pas. Ce nouveau monde, personne ne l’avait vue venir, mise à part peut être, les fans inconditionnels de séries horrifiques mettant en scène l’apocalypse. La fin du monde est proche ! Et bien plus que personne ne l’aurait crue. Les plus pessimistes, sans doute, mais pour eux, chaque lendemain voyant le jour apportait un peu plus de finalité à ce monde qui désormais, sombre dans le chaos. Rien, il n’y a plus rien pour donner de l’espoir, si ce n’est que d’être en vie. Barbie est en vie, mais à quel prix et dans quelles conditions ? Elle est bien loin de mener la vie de rêves qu’elle s’était mise en tête avant que tout cela n’arrive. Aujourd’hui, comme avant, elle vit au jour le jour sans se poser de question. Ou presque, car désormais, la belle, elle s’en pose des questions. Et de nombreuses questions ! Trop sans doute pour qu’elle se sente comme la Barbie d’avant. Mais la question principale reste, est-ce qu’elle va survivre aujourd’hui encore ? Pour le moment, tout semble très bien se passer. Elle est entré dans un supermarché, comme les autres. Cherchant de quoi manger et finalement, elle tombe sur des gens, eux aussi, comme elle, ils cherchent simplement à survivre. Comme tout le monde sur cette terre dévastée. Des gens qui semblent entendre, comprendre ce qu’il se passe et que si ils veulent vivre, le mieux c’est d’être réunit. Est-ce le bon plan ? Barbie a très bien sue s’en sortir seule jusque là. Un peu de compagnie, ce n’est que du bonus, mais elle ne songe pas rester bien longtemps avec ces gens. Elle ne veut pas, ni s’attacher, ni se prendre d’affection… Car les jours de chacun sont compté, finalement. Un jour, deux jours, combien de temps ils leur restent encore.

Et ces soldats, vont-ils pouvoir les aider ? Barbie se voit attribuée une arme avant d’être invitée à les suivre. Pour sa survit, pour partir d’ici. Elle se prête au jeu de l’amitié. Mais elle le sait, elle ne restera pas bien longtemps avec eux. Elle fera comme elle a toujours fait, elle prendra son petit bout de chemin pour se trouver un endroit où dormir, où vivre. Peut être qu’elle peut profiter un peu, la solitude pourrait finir par la rendre folle. Mais n’est-ce pas le destin de chacun ? Ruby décide de suivre mais pas le reste de son groupe. Barbie n’est plus seule, dans ce monde solitaire, elle est peut être en train de se faire une nouvelle amie. Elles avancent dans les rues, accompagnées par trois soldats bien armés. Mais parfois, ça ne suffit pas… Et pour preuve, une horde de zombies se jette sur eux et voilà les filles en planque de leur côté.
« Les autres ? On verra mais ma belle, c’est la fin du monde, il ne faut pas s’attendre à ce que tout se passe bien pour chacun… Tous les jours il y a et il y aura des morts… Mais si ça peut te rassurer, ils sont trois et mieux armés que nous, ça devrait aller pour eux ! »
Après quelques minutes, elle prend l’initiative de sortir, en face, elle voit du mouvement, ceux sont les soldats, eux aussi, s’étaient mis à l’abri. Tout va bien, si ce n’est… Ce zombie qu’elle n’avait pas vue et qui se jette sur elle. Barbie se bat, se fait mordre, mais fini par gagner ce combat qui finalement, est perdu. Elle va, elle aussi, se transformer… C’est Ruby qui le lui fait remarquer. Barbie baisse les yeux sur sa plaie. Que faire ? …
« Minette, je ne veux pas te décevoir, mais ce truc de se couper le bras, ça ne fonctionne jamais dans les films ou les séries… Si ils l’apprennent, ils ne vont pas me laisser le choix, ils me mettront une balle dans la tête… Tu crois que c’est douloureux de mourir ? Mais la mort est sans doute plus douce que cette vie là... »
Du bout de son sabre, elle désigne la créature qui a commencé à se décomposer depuis qu’elle a été transformée. C’est certain, elle ne veut pas terminer comme cela Barbie. Elle tend son sabre à Ruby. C’est la seule solution. Et sans doute la plus douce. Elle va s’endormir, violemment, pour l’éternité… Barbie, courageuse, va retrouver les soldats, elle ne va pas leur mentir pour s’en sortir, elle sait que c’est déjà fini pour elle. Elle voit ce flingue se pointer sur sa tempe, elle est prête quand une nouvelle horde débarque. Elle n’a donc pas le droit au repose éternelle ? Sans doute les bruits du premier combat qui ont attiré les nouveaux.
« Vous avez une grenade ? Je suis perdue, laissez moi les attirer ailleurs et tout faire péter, vous pourrez vous sauver, prenez soin de la belle, elle est à la recherche de sa sœur et de son beau frère. »
Elle prend les deux grenades qu’un soldat lui tend, elle se retourne, hurle, court à l’opposé. Elle fait le plus de bruit possible pour leur donner une chance, un dernier regard vers Ruby, un clin d’oeil pour lui souhaiter bonne continuation. C’est fini pour elle. Barbie trouve refuge dans un petit magasin du coin, toute la horde à ses trousses. Elle dégoupille les grenades. Elle part dans ce beau feu d’artifice !

Partir. Elle se doute que ... Et bien, elle ne peut pas rester dans la supérette. Certes, elle y est en sécurité. Mais pour combien de temps ? Et puis, elle a vraiment envie de savoir où est Juliet. Et également si Alex va bien. Et elle aimerait pouvoir retrouver Flynn également. Ils venaient tout juste de commencer peut-être quelque chose et là ... Bam, cette apocalypse ... Non, sérieusement, même si elle a peur, même si elle est terrorisée, elle ne peut pas rester là. Alors oui, s'ils veulent bien d'elle, elle va les accompagner. Apparemment, elle fait ce qu'elle veut. Si elle veut les suivre, bien. Ils n'obligent personne. Elle va le faire. Elle a besoin d'essayer d'avancer. Et de retrouver ses proches.

Alors, la voilà. Dans la rue. Avec son sac à dos. Avec Barbie à ses côtés. Avec les soldats. Et puis, soudainement, tout ce petit groupe se désolidarise. Pourquoi ? A cause de zombies. Ruby se retrouve entraînée par Barbie mais elles sont à l'abri. Dans le hall d'un immeuble. Barbie lui fait une petite leçon de morale. Ou plutôt, elle lui donne une leçon de vie. Ils sont bien armés. Ils sont bien équipés. Ca devrait aller pour eux. Elles, c'est pas pareil. Elles doivent se planquer. Si elles veulent survivre dans ce monde de dingue. "Ca se passait plutôt bien quand même avant que je décide de partir." Elle grogne un peu. Est-ce qu'elle regrette de ... d'être partie ? Non. Elle n'avait pas d'avenir dans la supérette. Elle le sait. Mais là ... Là, oui, elle ne pensait pas qu'ils se retrouveraient aussi rapidement dans les emmerdes. Et ça pèse quand même.

Barbie se décide à sortir. Et elle se retrouve, bien malheureusement, contre un zombie. Une fois que le zombie est mort une deuxième fois, Ruby sort de sa cachette pour s'enquérir, immédiatement, de la santé de Barbie. Ou du moins, vérifier comment elle va. Seulement, c'est à ce moment là que'elle constate qu'elle a été mordue. Et bien sûr, Ruby panique un peu. Parce qu'elle va se transformer. Ou alors, pour endiguer l'infection au plus vite, lui couper le bras. Barbie n'y croit pas. Ca ne fonctionne pas. "Ce sont des séries et des films. Là, on est dans la réalité. Si on coupe, ça arrête immédiatement la transmission du virus. Il va pas pouvoir infecter tout ton corps. Après, bon, ok, si c'est mal nettoyé, tu risques un autre genre d'infection. Scepticémie. Mais ... T'as une chance de t'en sortir !" On ne dirait pas. Mais Ruby sait de quoi elle parle. Avant que le monde ne parte en sucette, elle voulait devenir médecin. Elle suivait des études. Elle a fait un stage également en infectiologie. Donc, elle est pas si déconnante que ça. Non. Barie, elle parle plutôt de mort. De se retrouver avec une balle dans la doute. "Barbie, arrête. C'est pas fini." Elle ne connaît pas Barbie depuis longtemps. Mais elle a envie de pleurer mine de rien. Parce qu'elle se résigne. Trop vite.

Barbie lui confie son sabre. Elle court vers les soldats. Ruby un peu sur ses traces. "Barbie, stop !" Qu'elle crie. Et puis, y'a les autres zombies qui débarquent. C'est ... Non. Ca se peut pas. Elle écoute pas la blonde qui demande une grenade. "Arrête !" Un des soldats la retient. Ou plutôt, attrape Ruby par le bras pour l'empêcher de courir après Barbie. Cette Barbie qui, le sourire aux lèvres, court en direction des zombies. Tandis que le mec ceinture un peu Ruby. Les bras vers l'avant. Comme pour la retenir. Des larmes pour ce brin de fille qui avait l'air d'être sympathique après tout. Mais ce brin de fille qui se fait exploser sous le regard de Ruby. Elle a presque les jambes qui la lâchent. Et c'est limite si le beau soldat la porte pas un peu pour qu'ils s'éloignent le plus rapidement possible. Parce qu'avec cette explosion, forcément, ça va attirer d'autres hordes. Et ils ont intérêt à dégager le plus rapidement possible.