JOE | Cause when you cut down to the bone, We're really not so different after all

Mes parents étaient tous deux immigrés irlandais, et des pure-souche. J’ai toujours revendiqué ces origines avec ferveur, même si je ne me suis rendu en Irlande que lors de quelques voyages. ➸ Ma mère a été emportée par un cancer quand j’avais 16 ans. Le genre de truc qui vous fait pas passer une adolescence de rêve, évidemment. ➸ Mon père, ce vieux con, est toujours bien vivant, droit dans ses pompes à 55 balais. Je l’adore, même s’il a du mal à accepter que je sèche autant les cours ➸ J’ai une passion un peu étrange pour le vieux, le démodé, le vintage, comme disent ceux qui n’assument pas. Ca se ressent dans mes fringues, mon affection pour les chemises hawaïennes, mes goûts musicaux… On m’a souvent dit que j’étais né à la mauvaise époque. C’est pas faux. J’aurais bien aimé naître en sortant d’un oeuf de T-Rex, ça aurait quand même été plus stylé. Fichtre. ➸ Je ne me suis jamais destiné à finir criminel, et pourtant, j’ai toujours eu ce désir de bousculer l’ordre des choses. Un petit côté anarchiste, peut-être ? Après tout, mon père m’a élevé au punk rock et à l’irrévérence, no future dans le biberon. Ceci explique peut-être cela. ➸ Je me suis plongé dans l’art dès l’enfance, né avec un crayon entre les doigts et une guitare dans le dos. Aujourd’hui, je suis un touche à tout, autant passionné de dessins que de photos, de peinture ou de réalisation cinématographique. ➸ Mon style musical est pour le moins éclectique, empruntant aux sonorités des années 70-80, au bon vieux rock, à l'électro, la disco ou la Synthwave… Je m’éclate simplement, et en tant que Spark, je me fais un nom sur la scène New-yorkaise, petit à petit. Faut croire que ça plait. ➸ J’ai fait le choix de ne vivre que de mes créations artistiques et musicales et de redistribuer anonyment tout mes gains de braquages à ceux qui sont dans le besoin. ➸ Sous mes airs de dragueurs fêtard, je n’ai jamais été très à l’aise en société. Gamin timide, ado anxieux. Et les filles ont en réalité toujours été un mystère pour moi.➸ Je n’ai eu qu’une seule petite amie à 18 ans et autant dire les choses comme elles sont : c’était une terrible erreur. Une catastrophe nommée Kelly. Je n’ai rien gagné à sortir pendant un an avec cette petite garce manipulatrice et prude. ➸ Il m’est arrivé par la suite d’avoir des relations d’un soir, des coups sans lendemains, mais ils se sont fait d’une rareté extrême. Pas doué avec les filles, je vous l’avais bien dit. ➸ Après l’episode Kelly, j’ai voulu découvrir ce qu’était l’amour charnel, le vrai sexe, les vraies femmes. La liberté. Je voulais me découvrir, découvrir le monde, croquer enfin la vie à pleine dent… Mais n’ai toujours pas su trouver la perle rare qui me révélerait tout ces plaisirs insoupçonnés de la vie. Quoique... ➸  J’ai toujours été un vrai cinéphile. D’ailleurs, je suis plutôt fier de porter le même nom de famille que John Carpenter. ➸ Mon insolence a souvent fait quelques vagues chez les Skulls, dont je n’apprécie pas toujours la nature égoïste et vénale. Le gang m’est cependant d’une aide précieuse, et je n’aurais jamais pu accomplir ce que j’ai accompli sans lui et lui en suis reconnaissant. Alors je ferme les yeux, comme je peux. Tant qu’on me laisse faire ce que je veux de mon fric, ça me va. ➸ J’ai toujours refusé de m’attaquer au plus démunis, car cela irait totalement à l’encontre de mes valeurs. ➸ Mon masque de Skull a été sculpté par mes soins dans le bois et proprement couvert d’un vernis noir. Il reste toujours caché dans le double fond de mon armoire avec mes quelques flingues et le reste de ma tenue de braquage. ➸ J’habite un grand appartement du Queens qui me sert aussi d’atelier d’artiste et de studio d'enregistrement. ➸ Il y a deux ans, j’ai noué une relation avec une jeune immigrée cubaine de mon âge, Alicia. Le jour où ses parents ont été attaqué et tué par un gang, j’ai décidé de recueillir celle que je considérais comme mon amie pour lui venir en aide. Une grande complicité s’est alors créée entre nous, au point qu’elle me rejoigne chez les Skulls. Mon attirance pour Alicia, je n’ai cependant jamais pu me la cacher. Amie, colocataire, partenaire de crime… Je sens qu’il y a autre chose. Quelque chose de plus fort. Mais je reste silencieux, angoissé, de peur de tout gâcher. Comme un con.