Sid ➸ Viva l'opéra !

Le célèbre Dean Theater organisait une soirée spéciale Opéra. Ce soir La Flûte enchanté était joué en exclusivité pour une salle rapidement comble et il faut bien le dire, l'élite de la grosse pomme au vu du prix des tickets. L'opéra n'était pas particulièrement le truc de Phina, mais c'était ce genre d'activité qu'on ne fait qu'une ou deux fois par an, pour une femme comme elle, et donc qu'on arrivait à apprécier. Puis si son mari n'était pas disponible, il fallait qu'elle se montre, elle, femme du Guilty Pleasure. Ivy s'était donc préparé pour une soirée cocktail et opéra, une tenue de créateur sur le dos, d'un chic sans pareil. Un chignon soigneusement plaquer avec une petite mèche de côté. Un maquillage un peu forcer, mais sans jamais trop en faire et des bijoux, beaucoup de bijoux. Enfin surtout des voyants, de grosses boucles pendantes à ses oreilles. Une grosse bague à sa main, vierge de son alliance, faite de la même pierre précieuse que ses boucles. Pierre de Jade, précieuse et rare. Ce soir Ivy était là pour se montrer sous ses traits les plus fabuleux et éclatants qu'ils soient. Femme objet, envoyer par un mari pour faire acte de présence. Face à un art qu'elle ne comprenait pas. Pourtant c'était en partie le contraire, elle était ravie d'y aller, même pour jouer son rôle. Puis La Flûte enchantée était un bon spectacle, elle n'avait pas encore eue l'occasion de le voir en direct. Mais une connaissance lui en avait dit du bien.

Sa voiture l'avait posée devant le théâtre où quelques journalistes attendais l'arrivée de plus haut placer qu'elle ne l'était dans la société. Quelques stars étaient attendues en plus de cela. Mais quelques flashes l'avais capturé quand même montant le petit tapis rouge installer pour l'occasion et avait suivi son entrée dans ce lieu mythique. Elle n'y avait pourtant jamais mis les pieds encore en 4 ans ici. Les pièces jouées était plus des petites pièces indépendantes en général ou rien qui n'avait semblé jusque-là en tout cas attirer son attention plus que cela. Broadway étant le centre de toutes ses activités pour les plus gros spectacles. D'ailleurs ça l'étonnait qu'on ait adapté ici La flûte enchante, mais soit, le théâtre avait peut-être besoin d'un peu de pub. Les temps étaient de plus en plus dure pour certaines salles partout dans le monde. La culture se perdait avec Internet.

Prenant place sur son siège dans le balcon ouest. Pas la meilleure des places à son goût, mais bon, son assistante avait fait de son mieux. Elle ne la blâmait pas pour cela. Il y avait déjà quelques personnes en salle, mais celle-ci commençait juste à se remplir. Le spectacle ne tarderait pas maintenant. Balcon de côté, certes, mais balcon vip, on lui servit du champagne et quelques petits-fours en attendant quelques autres compares qui ne tarderait pas à rejoindre sa loge plus ou moins privé. Oh tiens... Qui voilà... La pimbêche vraiment idiote et son richissime mari entrepreneur qui possède une bonne partie des logements soi-disant sociaux de NY. Mais au vu de sa fortune, il aurait largement de quoi payer les loyers de ses pauvres âmes qu'il plume. Enfin bon. Tandis que l'une lui saute presque au cou de joie, la serrant déjà fort en l'embrassant, bavant sur son maquillage sur sa joue. L'autre reste plus distant et demande déjà où est monsieur. Phina se doit de jouer son rôle et fait les niaises. La discussion se poursuit un peu, mais heureusement le spectacle commence.

Commentaires sur commentaires, Séraphina n'en pouvais plus. Et son regard quitta vite la scène pour se balader dans la foule complète du théâtre. Face à elle, presque pile-poil. Assit au balcon, elle croise le regard d'un homme. Leatherwood, Monsieur Leatherwood lui-même. Tiens, qu'elle coïncidence. Soudain la voix criarde de son "amie" qui ne pouvait s'empêcher de commenter les costumes, les dialogues et tout ce qui se passait sur scène. Semblaient presque évanouit. Le visage de Sid était un soulagement pour la femme. Si elle doutait qu'il puisse voir avec certitude ses traits se tirés de désespoir. Phina se leva pour échapper à cette vie qu'elle regrettait à cette instante d'avoir. Un sourire au passage au couple. Prétextant une envie urgente alors que la femme l'arrêta. Si l'excuse n'était pas totalement fausse elle avait aussi besoin d'air. Ne sachant pas si Leatherwood l'avait remarqué ou pas au loin, malgré l'impression d'avoir capté son regard. Peut-être viendra-t-il à sa rencontre. Ou se payerait-elle le culot d'aller le voir dans sa loge après un petit détour au coin où personne ne pouvait aller à sa place.

Un soupir de soulagement sorti de la gorge de la femme. Décidément, si elle n'était pas amatrice plus que cela d'opéra, elle ne supportait pas les gens qui se pensaient pouvoir faire mieux. Surtout qu'ils n'étaient en rien producteur ou quoi de ce genre de spectacle. Enfin, qu'importe. L'argent semble donner le droit, au moins, de pensée que nous pourrions faire mieux que des spécialistes et des artistes eux-mêmes. Ivy laissa vite passer cet agacement qui l'avait ronger de trop longues minutes. Ne pouvant se permettre de réagir comme elle aurait aimé le faire. Devant jouer son rôle de bonne épouse et de femme du monde. Devant rester à sa place. Bon Dieu qu'elle ne supportait plus cela pour être honnête. L'idée venait d'elle au fond, pour éviter les soupçons, mais proche de l'explosion, elle devait avouer qu'elle pensait sa couverture si souvent proche d'être découverte, qu'au final, ne serais-telle pas mieux ainsi.

En soit qu'avait-elle fait de mal ici à New York ? Amener un réseau d'escortes, d'offrir un emploi à des gens déjà souvent dans ce cercle. Mais le sexe aux USA... Une hérésie, dire qu'un flingue sur une affiche de film ne fait réagir personne, mais un bout de téton... Quel malheur ! Mais en leur offrant sécurité et argent, un cadre de vie et de travail plus convenable. Tuer des gens, des clients, des hauts et moins hauts de cette société. Au fond, il y en avait si peu. Si elle comptait quelques cassages de jambe et amputation de sexe suite à des violes sur ses employés, rare était ceux qui serait retrouvé six-pieds sous terre ou dans l'atlantique. Alors oui, ce soir et depuis déjà l'empoisonnement au discours du maire, elle repensait à cette mise en scène qui lui pesait de plus en plus.

Enfin la rouquine n'a pas à y penser longtemps, Sid la rejoint en rajustant son veston. Il est beau Sid, il est élégant M. Leatherwood et il ne se prend pas la tête. Il vit sa vie sans se soucier des conséquences, il fait, semble-t-il, ce qui lui chante. Parfois, Ivy aimerait être si désinvolte. Elle le salue d'un simple geste alors qu'il fait de même de vive voix.

« Aimer n'est pas le mot exact, je dois l'avouer. Apprécier serait plus correct dans ce cas précis. Mais pas avec deux harpies à mes côtés. Et vous donc, bien que cela ne me surprenne guère. Mais je vous imaginais plus festif. »

Levant le visage, Ivy ne se cachai pas trop avec Sid. Il connaissait sa véritable identité. Même si évidemment, il la savait secrète et jouait le jeu. Elle l'observa sortir un paquet de cigarettes de sa poche. Phina n'était pas fumeuse, mais elle l'avait été, et parfois elle appréciait de reprendre une cigarette était un risque qu'elle prenait. Acceptant son offre elle se rapprocha pour saisir le poison et puis un peu plus ensuite pour qu'il allume le bâton de tabac. Tirant dessus, toussant un peu, par manque d'habitude.

« Je me doutais de votre présence, vous êtes à tous les grands événements de cette ville. C'est un soulagement de vous avoir à mes côtés en cette soirée compliquer. Je dois bien l'admettre. »

Se détournant pourtant un instant, elle n'avait pas oublié l'envie qui la rongeait certes doucement, mais sûrement. Tendant son poison à l'homme, en indiquant du regard la porte non loin pour les toilettes. Elle s'éclipsa rapidement avant de revenir tout aussi vite.

« Veuillez m'excuser et merci. Puis-je vous offrir un verre après cet interdit ! »

Ses yeux clairs jouaient sur les mots, jouant à demi son rôle, mais avec amusement alors en présence du patron du Colisée. Sa clope presque fini alors elle tira une dernière fois dessus avant de l'écraser contre le bas d'un mur. Après tout, ils étaient dans un lieu public et normalement interdit à ce genre de pratique, mais qu'importait. Mettant le mégot dans le sac qui pendait à son épaule. La femme était bien vêtue, mais un peu à l'étroit alors en se penchant pour écraser sa cigarette et se relevant elle manqua de basculer sur ses talons aiguilles peu stables. Elle en ria doucement en se redressant et reportant son attention sur l'homme. Levant un bras à sont égare, pou qu'il l'accompagne vers le bar qui était dans l'entrée du lieu.

« J'ai entendu des rumeurs sur vous mon cher. Il parait que votre mariage est tombé à l'eau. J'en suis navré. Je dois dire que cela me peine pour vous, mais je suis sûre que bien d'autre son heureuse de vous savoir de nouveau libre. »

Séraphina n'y allait pas par 4 chemins alors qu'elle menait leur marche vers le bar et l'entrée du bâtiment. C'était histoire de faire la conversation.

Un sourire en coin avait gagné les lèvres de la cheffe du réseau d'escortes à la remarque de l'homme. Un secret, il devait en avoir des milliers, un paradoxe presque pour un homme comme lui. Aussi ouvert et extravagant. En sois cela cachait bien des choses souvent. Mais elle en connaissait peut-être sans le savoir certains. Enfin, déjà, elle connaissait quelques-unes de ses préférences sexuelles ce qui était déjà un point en plus. Oh non, elle n'avait jamais partagé sa couche, même si elle avouait parfois se dire qu'elle aimerait bien. Sid est un homme agréable et bien plus, de ceux qu'on remarque et de qui on espère un regard. La rousse ne redit rien, pas la peine, elle se contente d'un léger sourire jusqu'à ce qu'il allume leurs cigarettes, elle le remercie rapidement avant de continuer une conversation qui dévis sur des événements récents. Levant les yeux un instant au ciel. Non pas d'agacement envers cette conversation, mais de cet événement. Le client de son établissement se rectifia rapidement, sur l'instant, elle ne comprit pas trop. Mais son cerveau ne fit qu'un tour et compris la méprise soudaine.

« Oh je crois qu'il y a méprise, mon mari n'est pas décéder, pas encore. Il est dans un sale état, et proche de la mort. Ce qui me pose bien des soucis, vous l'imaginez. Mais il n'est pas encore six-pieds sous terre. Je sais qu'il y a eu quelque mauvaise compréhension sur son cas. »

Ivy tire de nouveau sur sa cigarette, elle ne fait pas long feu en vérité. Si elle tousse de nouveau, elle se réhabitue trop vite au geste. Ce qu'elle dit n'est pas totalement faux, si son mari vient à trépasser, Dieu sait ce dont il adviendra d'elle et du réseau. Enfin à New York en tout cas. Continuer à faire tourner la boutique elle en serait capable, mais son masque viendrait tomber et si elle commence à bien s'encrer dans la vie de la communauté, et tenir quelques grosses têtes entres ses filets, son seul statue et celui du réseau est encore fragile en ville. S'éclipsant un instant sur ses réflexions, elle préféra passer a un autre sujet sur l'instant, invitant son client favori à prendre un verre avec elle. Ils seraient ainsi plus au calme pour discuter. Acceptant son deal après avoir manqué une cabriole elle s'accroche à son bras direction le bar du lieu.

La galanterie de Monsieur Leatherwood n'est plus à faire, prenant place sur le siège qu'il a tiré pour elle. Elle commande et laisse l'homme prendre ce qu'il désire. Déposant déjà un billet sur le comptoir qui payait largement les consommations, indiquant au serveur qu'il pouvait garder la monnaie. Elle glissa sur la pente de son mariage annulé, sans plus de délicatesse en attendant les boissons. Sa boisson, un cocktail Scarlett O'Hara, un mélange de Southern Comfort avec jus d'airelle rouge et jus de citron vert n'était pas le plus simple à faire. Ivy était une femme compliquée, et sa boisson l'était tout autant. L'homme répondit alors que les boissons arrivaient. Il avait fait simple et classique un whisky. Un sourire aux lèvres, elle n'avait pas oublié sa bisexualité, mais il était vrai que pat une habitude malsaine elle avait féminisé sa phrase. Sachant son mariage avec une jeune femme.

« Un peu, nous avons eu quelques malades dans nos rangs, mais j'ai surtout perdu notre groupe de musique phare. Les Blondie's on déserté, je crois que la pourriture de la ville a eu raison d'elles, malheureusement. Puis sinon mon pauvre mari... J'avoue que je ne sais pas trop de quoi l'avenir sera fait avec sa disparition et de nos affaires. »

Ivy répond avec égard à la question de l'homme, ne voulant pas trop entrée dans les détails dans un lieu comme celui-ci. Des oreilles pouvaient facilement traîner. Il comprendrait sans mal, connaissant le jeu de Sokolov ce qu'elle voulait dire.

« Et vous alors ? Avec le Colisée ? Et vos partenaires ? Ce n'est pas trop la folie. Votre établissement neutre, j'espère qu'il le restera. C'est une bouffée d'air dans ce chaos. »

Une main sur son avant-bras alors qu'elle se tourne vers lui. Une idée lui traverse l'esprit, mais elle semble bien mal placer en ses temps difficiles pour eux deux. Elle garde l'idée dans un coin. Mais une association sera-t-elle profitable à tout deux si son "époux" venait à disparaître. La question était à réfléchir.

« Santé mon ami ! »

Dit-elle alors en levant son verre en sa direction, penchant légèrement sa tête. Elle boit peu après que leurs verres se touchent dans un tintement faible.

« Amateur d'opéra donc. Vous avez déjà vu cette pièce ? J'avoue qu'elle me semblait intéressante, mais suivre avec deux personnes qui ne cessent de critiquer ce qui s'y passe dans votre dos, c'est un peu compliquer, je dois bien vous l'avouer. Enfin, au moins, leurs bavardages me permettent d'être en tête-à-tête avec vous mon cher. Et c'est fort agréable. »

Sid et Ivy après avoir partagé une cigarette s'était rendus au bar de l'Opéra. Comme un vieux couple d'amis, préfèrent se retrouver devant un bon verre plutôt que dans la salle de spectacle prisée. En un sens, cela ne semblait pas vraiment faux. Du moins pour Ivy. Elle aimait l'opéra, mais l'aimait quand elle pouvait en profiter. Et en cette soirée elle était donc mieux ici avec son client et ami. Car oui, Sid était bel et bien un client du Guilty Pleasure mais surtout des Sweet Poison, avant tout chose. Un client VIP même, un des rares à être traité comme un véritable prince, même Ivy courbais légèrement l'échine face à lui. Mais juste légèrement, disons qu'elle appréciait le respect qu'il avait pour les femmes et les hommes de son réseau. Pour le respect qu'il avait envers ce qu'elle voulait faire et cette neutralité spontanée qui nourrissait son cœur. Ivy aimerait parfois pouvoir en faire de même. Mais la rancœur de son passé ne semble pas vouloir cesser. La discussion venait de tourner au dramatique bal du discours du maire. Une vraie catastrophe et l'un comme l'autre semblait avoir été touché d'une manière ou d'une autre. Un geste de tête pour appuyer et affirmé cette phrase, ce miracle qui les menait là, ce soir. En effet, ils s'en étaient sortis, non sans dommages collatéraux apparemment d'un côté comme de l'autre. Mais ils étaient là, en bonne santé.

« Vous avez bien raison. Il le faut, je dirais même. Le Colisée est pour tous, nous, en tout cas. Un lieu de paix et c'est bon de le savoir. »

Le "nous" indiquait membres d'un gang, mafieux et membres d'une organisation criminel. Avec cette épée de Damoclès sans cesse au-dessus du crâne, avec cette rage au ventre et ce cœur toujours à l'affût d'un moindre conflit. Il était, en effet, donc important d'avoir un lieu comme le Colisée. Puis au fond chacun y gagnait en partie à cela. Les gangs comme Sid et son établissement. Un sourire en coin ganga le visage de la rousse alors que les deux verres se touchèrent dans un tintement. Son visage se tourna légèrement pour regarder en face son sourire en coin invisible ou en partie à l'homme alors. Une gorgée de sa boisson préparée avec soin coula dans sa gorge. Elle reposa son verre sur le comptoir pour détourner les yeux sur son ami du moment alors qu'il reprit la parole.

La discussion dériva sur ce qui se passait non loin, la pièce qui se jouait et les déboires d'Ivy quant à sa capacité a supporté les commérages de vile pie incapable de faire autre chose. Une nouvelle gorgée, plus importante de sa boisson fut nécessaire. Monsieur Leatherwood, tel un chevalier, un prince venant sauver une princesse, si elle pouvait prétendre en être une. Lui proposait son aide. Ivy lui sourit franchement. Amuser, mais enchanter de sa bonté.

« Votre compagnie est toujours agréable Monsieur. Et je dois avouer que j'aimerais voir au moins un peu de ce spectacle. J'accepte donc votre proposition avec grand plaisir. Mais rien ne nous empêche de nous éclipser ailleurs une fois ce chant fini. Mon chauffeur serait ravi de nous balader où bon vous semble. »

New York... New York en soirée était belle. New York était unique lorsque la nuit était tombée. Si on excluait évidemment les meurtres, les gangs et les magouilles des rues. Mais il y avait des lieux magique. Time Square, juste Time Square. Oh ! Évidemment, c'était touristique. Mais Ivy était encore une touriste dans cette ville qui lui cachait encore quelques secrets. Reprenant son verre, une dernière grosse gorgée ou deux et son verre fut vide. Sautant non sans élégance de son siège. Un sourire toujours marqué sur son visage. Elle invita de son bras plié tendu à l'homme, à ce qu'ils reprennent doc place comme il l'avait proposé dans sa loge plus calme que la sienne. Attendant que l'homme prenne son bras pour la mener tel la femme chic et distinguer qu'elle feintait à être jusqu'au siège de velours. La musique et le chant particulier lui viennent rapidement aux oreilles alors qu'ils s'approchaient. Son coeur enfin pouvait apprécier un peu de ce spectacle.