Ana | I have but two faces : one for the world and one for god

De par son passé et ses liens, Ana est une femme très calme. Sa formation de chirurgienne cardiovasculaire en fait une personne détendue à toute épreuve, impossible de perdre son calme. Les crises de colère, elle ne connaît pas. ➸ C'est une scientifique pure et dure, très cultivée. ➸ A la façon dont elle parle et se comporte on peut penser qu'elle a été élevée dans les beaux quartiers, mais non. ➸  Sa passion c'est la greffe de cœur. Beaucoup trop de gens souffrent de problèmes de cœur et son objectif c'est de tous les sauver. C'est aussi pour cette raison qu'elle s'improvise docteur de la rue, ceux qui peuvent payer et qui veulent éviter la police payent et ceux qui ne peuvent pas payer ont quand même des soins. ➸  Quand elle rentre chez elle Ana s'occupe avec de la lecture. Elle lit beaucoup, de tous les genres. Elle pense que celui qui lit vivra mille vies alors que celui qui ne lit pas n'en vit qu'une seule. Elle s'identifie à ces personnages de romans qui ont la vie facile, qui ne sont pas redevables aux criminels, qui ont eu la meilleure enfance possible. ➸  Malgré tout, elle aime sa famille adoptive. Rien n'obligeait Kyle à l'accueillir. Elle lui sera redevable à vie. C'est sa famille. Quiconque s'en mêle en paiera le prix fort.

« Every child follows blind on a journey we call life, learning everyday. Given love or given hate determines everybody's fate in life. »

"Oh, c'est une petite fille ! Qu'elle est belle ! La fatalité l'a déposée chez nous, on l'appellera comme ça !" Dit la nonne en prenant dans ses bras la petite créature à peine née. Le petit papier glissé dans la couverture stipule que la petite est née il y a deux jours, soit le 04 juillet 1985. C'est une fatalité d'être né le jour de la fête nationale quand même. Profitant de cette belle journée elle va au registre des naissances déclarer la petite Anarkia Kooks, Kooks comme le nom de ce couvent en plein cœur de Brooklyn, et Anarkia qui veut dire fatalité en grec.

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"Anarkia ! On t'a déjà dit de ne pas jouer avec les allumettes, c'est dangereux !" Dit la Mère Supérieure en me confisquant ma boîte d'allumettes. Mais je m'occupe, puisque Soeur Martha n'est plus là. Son cœur a lâché, elle a rejoint le Seigneur. J'aimais bien Soeur Martha. C'était la seule qui jouait avec moi. Pas grave, j'ai une autre boîte coincée sous une latte de mon lit et un jour je serai médecin pour empêcher les cœurs des gens de lâcher et de faire souffrir les autres. J'en ai marre d'ici. Sans Soeur Martha c'est moins marrant, je suis pas traitée pareil. J'attends que tout le monde dorme et je m'amuse à les allumer, une par une. Le parquet en bois finit par s'embraser. Ma chambre prend feu. La Mère Supérieure me met à la porte dès que les pompiers partent. Je suis au commissariat, j'attends ma punition, qui ne vient pas. Une dame des services sociaux s'occupe de moi. Je vais être placée dans une famille demain. J'aurais un vrai père et une vraie mère. Et ils m'offriront ce qu'il faut pour devenir médecin et sauver des vies et des cœurs !

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"Allez Ana vas-y fais pas ta pute là, juste un, ça va faire quoi vas-y on est au lycée à la rentrée quoi !" J'ai quatorze ans, c'est le dernier jour du collège, à la rentrée on passe tous au lycée, la cérémonie de remise des diplômes a eu lieu. Mon amie de l'époque a piqué des joints à son frère et nous essayons, pour voir. Nous sommes prises en flagrant-délit par mon père d'accueil de l'époque, qui n'apprécie pas et m'enferme dans ma chambre tout l'été avec interdiction de sortir. Je fugue. Il me retrouve dans les bras de mon copain de l'époque. Pour se venger, ce charmant monsieur qui se dit mon père se force en moi, pour selon lui que je sois intouchable pour les autres hommes. La nuit dans son sommeil je lui plante un couteau dans le cou, pour me libérer de ce mal. Par malchance il en réchappe, et moi je termine en détention juvénile pour tentative de meurtre. Je fais ma rentrée au lycée au mois de mars, je sors trois mois plus tôt que prévu pour bonne conduite et circonstances atténuantes. Plus aucune famille ne veut de moi alors je suis en maison de groupe. Je fais mon possible pour pouvoir m'émanciper dans deux ans.

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"Ana, tu trouves pas que c'est chiant les gosses ?" Me balance ma copine de lycée. C'est un beau mercredi après-midi du mois de mai. Je fume des pétards avec elle au parc, on sèche les cours. Les enfants s'amusent et rigolent, les parents prennent des photos. Un moment de nostalgie m'envahit. Les chanceux. Soudain, des cris se font entendre. Deux ados se battent, plutôt violemment, les poings pleuvent, le sang coule. Un des deux ados est laissé pour mort sur le terrain de jeu et tout le monde reprend sa vie. Ma pote s'est tirée depuis longtemps. Je m'approche. Il a des contusions de partout et le visage en sang. Il a du mal à respirer. Je le mets sur le côté et nettoie son visage. J'appelle les services d'urgence qui l'emmènent à l'hôpital. Je ne manque pas d'identifier son agresseur aux gens chelous venus me demander. Ce gamin a disparu sans laisser de traces avant que la police puisse le retrouver. Le type que j'ai sauvé s'appelle Kyle. Cette bagarre a changé ma vie.

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"Anarkia Kooks !" Clame le proviseur du lycée. C'est la cérémonie de remise des diplômes, je vois des têtes connues assises dans le public, Kyle et Kole au premier rang, je porte le chapeau aux couleurs du lycée, je reçois mon diplôme, le proviseur me sert la main. Pas le temps de rêvasser, je suis acceptée au programme d'été pré-med de Columbia. Je vais avoir des cours de préparation tout l'été sur le campus avant d'entamer le programme officiel. Je serai médecin. Ils se sont démerdés pour payer mes études, je sais d'où vient l'argent mais je m'en fiche. Bientôt leur dette sera remboursée au centuple.

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"Mount Sinai Hospital ! Punaise Ana t'as eu ton premier choix, t'as trop de bol quoi !" me balancent jalousement mes camarades à la sortie de Columbia lorsqu'on découvre nos affectations pour notre internat. Le mien se fera à New York. A la maison ou presque. Sachant que dans quatre-vingt-dix pour cent des cas on est embauché dans l'hôpital où on fait son internat, je ne quitterai pas ma grosse pomme ! En route vers la titularisation en tant que chirurgienne cardiovasculaire, en passant par les gardes aux urgences, la pédopsychiatrie, l'ostéopathie, la neurochirurgie et tous les autres services, parce qu'il faut tout essayer avant de se spécialiser, surtout en chirurgie cardiovasculaire. Après des milliers d'heures de dur labeur, le verdict tombe : mon dossier est impeccable et l'hôpital m'embauche pour remplacer le docteur en chirurgie cardiovasculaire qui part en retraite. Je vis le rêve de ma vie !


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"Dr Kooks ! Le cœur est enfin arrivé. Le directeur de l'hôpital a donné son accord, le temps d'analyser le cœur la greffe sera possible d'ici quarante-huit heures !" M'annonce l'infirmière de garde. J'étais censée finir ma garde pour fêter le Nouvel An. Mais après des mois d'attente, ma patiente ne passerait pas le Nouvel An ni même quarante-huit heures. Je lui demande de l'installer au bloc trois. Elle proteste, elle a peur pour sa carrière, mais j'en prends l'entière responsabilité. Ma patiente ne peut plus attendre. J'effectue la procédure. Ma patiente est sauvée et me remercie pour ma gentillesse. L'hôpital et l'Ordre des Médecins veulent me remercier également, mais le pouvoir des Scorpions est trop fort : je m'en sors avec un simple blâme pour non-respect du protocole, mais j'ai le soutien de la directrice de l'hôpital à condition de changer de service. Ma carrière en tant que chirurgienne du coeur est terminée mais la médecine des urgences convient mieux aux Scorpions de toute façon.

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"Miss Kooks ? Vous êtes en état d'arrestation pour homicide involontaire et délit de fuite." Dit le policierqui me passe les menottes. Celui-là même qui m'interroge. Je ne vais pas passer cinq cent ans en garde à vue en tous cas, et Kyle me sortira de ce fourbi, soyons logiques. Mon ADN a été retrouvé sur une scène de crime, positif à soixante-quatorze pour cent. Apparemment le 5 novembre 2015 vers trois heures de l'après-midi devant une église orthodoxe j'aurais renversé un piéton qui actuellement se bat pour sa vie à l'hôpital, avec une voiture rouge bordeaux. J'aurais tenté de le sauver, mais j'aurais pris peur et me serai enfuie. Le problème c'est que ce jour-là et à cette heure-ci j'étais à Seattle pour un séminaire sur l'utilité et l'avenir de l'imprimante en 3D pour les greffes d'organes. Environ deux cent docteurs, étudiants et journalistes peuvent certifier que j'y étais. De plus, si ma voiture est effectivement rouge bordeaux, la balistique révèle qu'il s'agit d'une Mustang, et moi je conduis une pauvre Polo. Différentes valeurs. Cet événement ne manque pas de me faire faire des recherches. Qui dit ADN commun à soixante-quatorze pour cent dit lien de parenté. Je suis chirurgienne déchue certes mais docteur avant tout et je connais ma science. Kyle a effacé toute cette histoire de la base de données mais j'ai gardé une copie, sait-on jamais.

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"Si vous bougez tout le temps je ne pourrais pas vous recoudre et vous allez souffrir inutilement." Dis-je calmement à cet homme du double de mon âge qui vient de se faire tirer dessus et que j'essaye de recoudre après avoir extirpé la balle. Mon travail ne s'arrête pas au Sinai, dans la vie personnelle je complète le travail d'Aby et suis parfois forcée de réparer les bêtises de certains agents. Mais je le fais par plaisir. Ils m'ont offert une famille et une vie, je ne suis pas prête de l'oublier, ma dette est infinie.